Lundi dernier à Yverdon-les-Bains, la Chambre vaudoise du commerce et de l'industrie a organisé avec economiesuisse une conférence publique sur les deux objets soumis à votation le 3 mars, en présence de la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider. Un événement réussi qui a vu des échanges ardents, mais courtois.
La salle de La Marive, à Yverdon-les-Bains, était bien garnie, ce lundi, pour la tenue d'une conférence sur les deux objets fédéraux soumis au vote le 3 mars prochain, l'initiative pour une 13e rente AVS et l'initiative dite sur les rentes. Organisé par la CVCI en collaboration avec economiesuisse, cet événement bénéficiait de la présence de la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider, cheffe du Département fédéral de l'intérieur. L'élue est venue présenter les enjeux de ces votations et défendre la position du Conseil fédéral.
Avant de prendre la parole, la magistrate a été «accueillie» à l'extérieur de la salle par une cinquantaine de fervents et bruyants défenseurs de la 13e rente, surveillés d'un œil par les forces de l'ordre. Malgré des huées, la conseillère fédérale a pris la peine de serrer des mains et d'échanger quelques brefs propos avant de pénétrer dans le bâtiment, où l'attendaient le conseiller d'Etat Vassilis Venizelos et le cosyndic d'Yverdon-les-Bains, Pierre Dessemontet, représentant les autorités cantonales et communales.
Stabilité financière en question
Présentant les enjeux du 3 mars, Elisabeth Baume-Schneider a résumé l'importance de cette votation en expliquant que «nous avons une double responsabilité vis-à-vis de l'AVS: permettre une retraite digne et garantir sa stabilité financière.» Le Conseil fédéral rejette l'initiative sur la 13e rente notamment pour une question de coût. Il estime que celle-ci précipiterait l'AVS dans les chiffres rouges dès 2026.
L'exposé de la conseillère fédérale a été suivi d'un débat contradictoire animé par le journaliste Isidore Raposo. Ces joutes verbales opposaient Benoît Gaillard, responsable des campagnes et de la communication à l'USS et Aldo Ferrari, coresponsable du secteur des Arts et Métiers chez UNIA, tous deux partisans de la 13e rente, à la conseillère nationale vert'libérale Céline Weber Koppenburg, et à Philippe Miauton, directeur de la CVCI et député PLR, tous deux opposés à l'octroi de cette rente supplémentaire.
Thématique émotionnelle
Les échanges sur cette thématique émotionnelle ont été parfois vifs, mais toujours empreints de courtoisie. Les tenants de cette 13e rente ont argué notamment du fait que l'AVS était la seule façon d'atteindre tout le monde, y compris la classe moyenne qui a elle aussi vu son pouvoir d'achat baisser, et que l'octroi d'une rente supplémentaire permettrait à ceux qui en ont le plus besoin de vivre dignement. Les adversaires ont de leur côté estimé qu'en augmentant les cotisations salariales pour financer une 13e rente, on toucherait des familles qui ont déjà de la peine à nouer les deux bouts et que cette rente supplémentaire mettrait en péril les finances de l'AVS. Est-il logique d'améliorer le pouvoir d’achat d’une petite partie des retraités qui en besoin tout en diminuant celui des actifs ou des consommateurs? Quelques questions émanant de la salle ont mis un terme à la conférence. Les discussions et les échanges se sont poursuivis de manière moins formelle autour d'un sympathique cocktail dînatoire.
La CVCI se réjouit du succès rencontré par cet événement et remercie tous les participants. Elle a ainsi pu contribuer au débat, signe réjouissant que notre démocratie demeure vivace.
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