Alors que le semi-confinement actuel donne le sentiment d’un retour en arrière, les entreprises sont tenues de regarder vers l’avant. La lumière d’une normalisation prend la forme du vaccin et semble gentiment poindre à l'horizon.
Qu’attendre de cette nouvelle année ? Au vu des différents rebondissements vécus au cours des 12 derniers mois, plus personne ne se hasarderait à établir un pronostic. Tentons toutefois d’y voir plus clair et de poser quelques constats.
L’économie vaudoise devrait croître cette année, au rythme du décloisonnement des restrictions sanitaires, mais il faudra attendre 2022 pour retrouver le niveau d’avant-crise. Et les conséquences se feront sentir encore des années au sein de certaines branches, par exemple celles liées à l’industrie du tourisme ou d’exportation pour ne citer qu’elles. Au vu du niveau d’endettement public actuel, la Suisse, et le canton de Vaud encore plus, ont toutefois les reins suffisamment solides pour faire face à cette crise.
Equilibre fragile
La crainte concerne surtout l’économie, et de facto toutes les personnes qui la composent. Le taux de chômage a fortement augmenté au cours du 2e trimestre de 2020, avant de se stabiliser. Et si les dernières prévisions établies par le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) ne font état que d’une légère hausse attendue cette année, la situation pourrait vite basculer. Rappelons que les RHT ne sont pas éternelles et que les pertes sont pour certains colossales, sans que cela ne suffise pour entrer dans la catégorie des cas de rigueur.
A ce titre, les chiffres issus de notre dernier sondage (voir chiffres du mois en page 17) démontrent que les soutiens actuels ne sont pas suffisants, les critères pour accéder aux aides pour cas de rigueur étant jugés encore trop restrictifs. Dès lors, le risque existe de rentrer dans le cercle vicieux typique des crises : faillites, licenciements, diminution du pouvoir d’achat, baisse de la consommation, et ainsi de suite. Le soutien aux entreprises doit donc se poursuivre aussi longtemps que les restrictions pèseront sur l’activité.
La crainte de dégâts économiques et sociaux est bien réelle, mais quelques lueurs émergent fort heureusement. Si l’arrivée du vaccin – attendu comme le Messie et indispensable pour un retour à la normale – a représenté un signal fort en fin d’année dernière, d’autres éléments sont à souligner. Les dernières statistiques montrent un nombre de faillites inférieur en 2020 par rapport à 2019. Bien que les aides aient apporté pour certaines entreprises un répit qui ne devrait être que temporaire, ces données s’accompagnent également d’un nombre de créations de sociétés plus élevé. Par ailleurs, les investissements dans les start-up suisses ont à nouveau dépassé les 2 milliards de francs en 2020. Il est réjouissant de voir que nos jeunes pousses ne voient pas leur capacité d’innovation se péjorer en ces temps incertains.
Boom de la digitalisation
Finalement, la crise a eu également le mérite d’accélérer le passage à la digitalisation pour de nombreuses entreprises et cette tendance devrait se poursuivre cette année. Ces quelques lueurs d’espoir ne vont bien sûr pas faire oublier les conséquences du Covid, mais elles mettent une nouvelle fois en lumière la force de notre tissu économique et la résilience, maintes fois mises en évidence lors des précédentes récessions, de nos entreprises.
En comparaison internationale, la Suisse a ainsi tous les atouts pour se sortir au mieux de cette crise. A condition toutefois qu’elle apporte à son tissu économique le soutien adéquat. La résilience a elle aussi ses limites.