Un sondage révèle que près de 40% des PME vaudoises se disent optimistes quant aux perspectives de reprise après la pandémie. Pérenniser la voie bilatérale avec l’Europe ne pourrait que renforcer ce message encourageant de l’économie.
C’est une bonne nouvelle dans le contexte chahuté de l’après-crise sanitaire. Selon les résultats d’un sondage réalisé par la BCV entre le 15 et le 29 mai, près de quatre PME vaudoises sur dix sont optimistes ou très optimistes en ce qui concerne les perspectives de reprise. Dans le même temps, celles qui se disent pessimistes et très pessimistes sont deux fois moins nombreuses. Si 48% des PME anticipent une baisse de leurs ventes sur l’année, elles sont en revanche 41% à envisager une stabilité de leur chiffre d’affaires et même 11% à attendre une progression dans l’année à venir. L’appréciation varie naturellement d’un secteur économique à l’autre, mais le message envoyé n’en est pas moins encourageant.
Ce vent d’optimisme est d’autant plus bienvenu qu’une échéance capitale se profile le 27 septembre, avec la votation sur l’initiative dite de «limitation». C’est une évidence: la suppression de la libre circulation avec les pays de l’Union européenne, que ce texte prône, porterait un coup terrible à notre économie. Plus de la moitié de notre production est exportée vers l’Europe. Des relations stables avec ces nombreux voisins sont indispensables, a fortiori en cette période d’incertitude, si nous voulons maintenir les dizaines de milliers d’emplois qui dépendent de ces échanges. Maintenir les accords existants avec Bruxelles donnerait en outre la visibilité nécessaire aux entreprises pour aller de l’avant. L’incertitude n’est jamais favorable au commerce.
L’instabilité qui règne depuis plusieurs années sur le plan géopolitique constitue une source d’inquiétude. Un certain protectionnisme refait surface, notamment chez les grandes puissances économiques, qui disposent toutes d’un grand marché intérieur. Ce n’est pas le cas de notre pays, qui gagne deux francs sur cinq grâce aux exportations. Des relations fortes et durables avec notre principal marché sont essentielles dans cette période pour le moins incertaine. Rompre avec notre premier partenaire commercial serait irresponsable au moment où les droits de douane et les barrières commerciales se multiplient un peu partout dans le monde.
Le front uni qui défend la voie bilatérale – le Conseil fédéral, la quasi-totalité des partis, les associations économiques et les organisations syndicales – ne s’y trompe pas: la Suisse a tout à gagner en pérennisant le partenariat fécond avec l’UE. Certains ironisent sur l’union de façade qui prévaut entre patronat et syndicat dans cette bataille. Il n’y a là rien d’incongru: tous se battent pour une juste cause, l’emploi. Après les tourments sanitaires et économiques que nous venons de traverser, il serait fou d’ajouter une crise institutionnelle aux conséquences dévastatrices.
Dire non à cette initiative, c’est dire oui à l’avenir de notre pays.