Communiqué de presse – Grâce à une profonde transformation en trente ans, l'économie vaudoise est bien armée pour faire face aux défis auxquels elle est confrontée aujourd’hui. Présentée ce jour, l’étude «Vaud – Le tigre discret» analyse en détail cette évolution structurelle, qui a été accompagnée d’une forte croissance économique dans le canton depuis le début du millénaire, plus élevée que celle affichée par l’ensemble de la Suisse ou par la zone euro. Le titre fait référence au fait que les racines de ce dynamisme sont multiples et que Vaud dispose de solides atouts pour s’adapter, même si ceux-ci ne sont pas toujours pleinement perçus. Cette étude est le fruit d’une collaboration entre la CVCI, l’Institut CREA de macroéconomie appliquée de la Faculté des HEC de l’Université de Lausanne et la BCV. Elle est publiée par l’Observatoire BCV de l’économie vaudoise.
Après un difficile passage à vide dans les années 1990, l'industrie manufacturière s'est diversifiée et développée dans des activités à haute valeur ajoutée. La construction a rebondi, les services aux entreprises et les activités de siège de multinationales ont connu une puissante progression, tout comme l’éducation et la santé. L’étude analyse en particulier l’évolution des effectifs des branches et des secteurs entre 1985 et 2013. Sur cette période, l’économie vaudoise a créé 105 000 emplois (+33%), portant le total à 422 000. En équivalents plein temps (EPT), la progression est de 78 200 (+30%), à 336 400. Cette hausse n’a pas été uniforme. Le primaire a perdu 11 200 EPT (-55%), à 9100. Le secondaire a connu un recul de 7000 équivalents plein temps (-9%), à 68 200 et le tertiaire a progressé de 96 400 EPT (+59%), à 259 200. De plus, l’évolution n’a pas été linéaire et ces trois décennies se découpent en trois périodes de durées inégales.
Entre 1985 et 1991, 28 100 EPT sont créés dans le canton (+11%), en majorité dans le tertiaire. Durant les années 1990, Vaud s’enfonce dans la crise. Il fait partie des cantons les plus touchés par l’éclatement de la bulle immobilière de la fin des années 1980 et par d’autres changements structurels. Entre 1991 et 1998, 29 300 EPT (-10%) sont perdus, principalement dans la construction et l’industrie manufacturière. Ainsi, en 1998, le canton compte moins d’emplois qu’en 1985. Mais de nombreux chantiers sont aussi ouverts durant cette période pour redynamiser le tissu économique: promotion économique, valorisation de la recherche, etc. Le canton commence à en bénéficier à partir de la fin des années 1990. Entre 1998 et 2013, 79 500 emplois (+31%) sont créés. Le secondaire croît d’un quart (+23%) et le tertiaire s'étoffe de 38%.
Redéploiement des activités manufacturières
Au niveau des branches, un redéploiement des activités manufacturières s'observe depuis la fin des années 1990 grâce à des activités à haute valeur ajoutée. Entre 1998 et 2013, la pharma gagne 1500 EPT et voit ses effectifs plus que doubler (+122%). Cette branche s’impose aussi comme celle dont la productivité par emploi est la plus élevée dans le canton. Les industries de précision (horlogerie, medtech, électronique, etc.) et l’alimentaire (grâce notamment au conditionnement du café) connaissent aussi un développement réjouissant. Les gains s’inscrivent à respectivement 3300 emplois (+66%) et 2300 emplois (+59%) et sont accompagnés d’une progression de la valeur ajoutée. D’autres industries, telles que les machines, la métallurgie ou la fabrication de produits non métalliques (plastique, etc.), ont dû se concentrer sur des niches à haute valeur ajoutée. Elles ont perdu des emplois, mais ont souvent préservé leur création de valeur. Autre fait marquant dans le secondaire, le rétablissement du marché immobilier et de la construction, grâce au climat économique favorable, à l’augmentation de la population et à la baisse des taux d’intérêt. Les effectifs de la construction augmentent de 46% (+8200 EPT) entre 1998 et 2013.
Multiples sources de croissance dans le tertiaire
Dans le tertiaire, l’un des moteurs de la croissance de l’emploi est constitué par les services aux entreprises. Il s’agit d’une collection de branches, qui regroupe des activités telles que le leasing, la sécurité, la gestion des bâtiments, l’aménagement paysager, les activités administratives, les activités liées à l’emploi, l’ingénierie, les activités juridiques et comptables ou les activités de siège. Profitant de la dynamique conjoncturelle depuis la fin des années 1990 et de l’installation de quartiers généraux d’entreprises internationales, elles triplent de taille (+191%), gagnant 31 300 emplois entre 1985 et 2013. Le rétablissement du marché de l’immobilier se reflète également de manière positive sur les activités d’architecture et d’ingénierie, qui gagnent 5100 emplois sur trois décennies (+187%), ainsi que sur la gestion et le courtage immobilier, qui progresse de 2700 EPT (+182%).
Autre développement remarquable: Vaud tire les fruits de ses efforts pour favoriser la création de start-up. En 2015, le canton a maintenu son statut de leader suisse en termes d’investissements dans le capital de jeunes pousses, ex aequo avec Zurich, qu’il avait dépassé en 2014, selon le dernier Swiss Venture Capital Report. Les activités de recherche et développement, qui comprennent un certain nombre de ces start-up et des entreprises établies, progressent de 2200 emplois (+392%) entre 1985 et 2013. Enfin, en doublant de taille, la santé et l’éducation fournissent une contribution clé à la croissance de l’emploi. L'enseignement gagne 13 600 emplois (+115%), notamment grâce au développement des hautes écoles vaudoises. La démographie, le vieillissement et les progrès de la médecine se traduisent par une augmentation de 14 700 emplois (+108%) dans la santé.
Le canton fait aujourd’hui face à de nombreux défis, autant fiscaux que réglementaires ou économiques. Le franc fort, la réforme de l’imposition des entreprises, la mise en œuvre de l’initiative «contre l’immigration de masse», les relations entre la Suisse et l’Union européenne, une croissance mondiale toujours modeste et une situation économique toujours tendue dans la zone euro sont autant de signaux d’alerte. En 2015, la croissance a d’ailleurs déjà été nettement freinée, de 2,3% en 2014 à 0,9%, à la suite de l’abandon du cours plancher de l’euro face au franc. Trouver les bonnes réponses dans toutes ces thématiques ne sera pas aisé, mais le canton bénéficie de solides atouts pour s’adapter.
Contacts :
Observatoire BCV de l’économie vaudoise
Jean-Pascal Baechler: 021 212 22 51, <link>jean-pascal.baechler@bcv.ch
Jean-Pascal Baechler: 021 212 22 51, <link>jean-pascal.baechler@bcv.ch
Chambre vaudoise du commerce et l’industrie
Philippe Gumy, responsable communication: 078 739 53 83, <link>philippe.gumy@cvci.ch
<link file:3173 _blank>Téléchargez ici la brochure "Vaud - Le tigre discret"
Philippe Gumy, responsable communication: 078 739 53 83, <link>philippe.gumy@cvci.ch