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L'heure des leçons d'après-votations

    

Les revers que le Conseil fédéral accumule ces derniers mois lors des scrutins populaires illustrent une défiance croissante de la population à l'égard des autorités. Et, surtout, une préoccupation grandissante pour le pouvoir d'achat. Et les ravages d'une fiscalité confiscatoire, dans tout cela? 

Adoption d'une 13e rente AVS, rejet de la réforme du 2e pilier, refus de l'extension des routes nationales: 2024 restera comme l'année des revers retentissants pour le Conseil fédéral dans les urnes. Jamais les autorités publiques n'avaient été à ce point désavouées par le peuple suisse. Et ce n'est pas le programme d'économies budgétaires préparé à juste titre par les services de la conseillère fédérale Karine Keller-Sutter qui va calmer la grogne d'une frange grandissante de la population. 

Nombreux sont les analystes à expliquer cette défiance par la crainte de voir le pouvoir d'achat des contribuables se réduire inexorablement. Les fins de mois difficiles sont le lot d'une partie croissante de citoyens, y compris de la classe moyenne. Vous savez, celle qui n'a droit à aucun subside de quelque nature que ce soit, au contraire des plus précaires qui bénéficient d'un filet social généreux. 

Les syndicats ont beau jeu de demander sans cesse des augmentations de salaires et de nouvelles ponctions sociales. Ont-ils seulement conscience des difficultés que rencontrent les chefs d'entreprise depuis des mois, comme la force du franc, le prix croissant de l'énergie, une demande en panne, les difficultés d'approvisionnement ou encore les replis protectionnistes de nombreux pays? Ils feraient mieux de contribuer à l'amélioration des conditions-cadres en soutenant les Bilatérales III. 

Dans ce contexte tendu, le meilleur moyen de rendre du pouvoir d'achat à la population consiste à réduire la charge fiscale, qui a pris ces dernières années un caractère confiscatoire dans nombre de cantons romands. Les Genevois viennent d'en apporter la preuve en plébiscitant le week-end dernier une baisse générale de l’impôt cantonal sur le revenu de 8,7% dès 2025. 

Le canton de Vaud est prêt à emboîter le pas à son voisin du bout du lac avec l'initiative «Baisse d’impôts pour tous: redonner du pouvoir d’achat à la classe moyenne», lancée par les organisations économiques du canton, dont la CVCI. Un texte limpide destiné à rendre à la population sa contribution au redressement des finances cantonales pendant de nombreuses années: une baisse de 12% de l'impôt sur le revenu et celui de la fortune pour toutes et tous. Nous voterons sur cet objet l'an prochain. Une occasion en or d'en avoir pour son argent. 

Écrit par :

Philippe Miauton

Directeur de la CVCI