L'été a le bon goût de jouer les prolongations. Ce ciel azur illustre à merveille le climat conjoncturel favorable qui règne sous nos latitudes. Et cela va continuer si l'on en croit le Groupe d’experts de la Confédération. Mandaté par le Secrétariat d'État à l'économie, cet aréopage a revu à la hausse ses prévisions de croissance du produit intérieur brut (PIB) pour cet automne, lesquelles passent de 2,4% à 2,9%. «Les bonnes conditions économiques internationales stimulent le commerce extérieur et les entreprises investissent massivement, notent les experts dans un communiqué diffusé hier. Une solide croissance du PIB de 2,0 % est toujours attendue pour 2019.»
C'est une réjouissante réalité: la Suisse connaît une période de haute conjoncture depuis plusieurs trimestres. L’emploi est au beau fixe, le chômage s'inscrit à un niveau très bas et l’industrie a connu une évolution particulièrement dynamique. Ses capacités de production sont utilisées comme jamais depuis 2011 et les carnets de commandes demeurent bien remplis, constatent les spécialistes fédéraux. L'économie vaudoise, en particulier, a su faire preuve de dynamisme et de créativité, contribuant largement à ces bons chiffres.
Conjoncture internationale menacée
La météo économique reste toutefois variable, comme en témoignent les nuages qui pointent à l'horizon. Certains risques liés à l’économie mondiale se sont accrus et menacent la conjoncture internationale à terme. La guerre commerciale qui sévit entre les États‐Unis et d’autres grands pays, comme la Chine, s'intensifie. Plus près de nous, l’incertitude politique règne en Italie. Au plan intérieur, le tableau n'est guère plus engageant: l'accord-cadre avec l'Union européenne piétine, le franc suisse est reparti à la hausse, pénalisant l'industrie exportatrice, alors que la menace d'un référendum plane sur la loi relative à la réforme fiscale et au financement de l'AVS (RFFA), que les Chambres fédérales sont finalement parvenues à ficeler dans la douleur cette semaine.
Ce dernier dossier, né sur les cendres du PF 17, est primordial! Et les propos que nous avons tenus la semaine dernière sur ce même forum gardent toute leur actualité: la RFFA doit entrer en vigueur rapidement, sous peine de voir la Suisse placée sur une liste noire ou grise par l'OCDE. S'il devait y avoir un référendum, une majorité claire devra se dégager en faveur de ce texte. Même le président de la Confédération, le socialiste Alain Berset, a réclamé une «attitude constructive» quant à ce paquet fiscal, évoquant la possibilité d'un blocage du pays en cas de rejet.
A une année des élections fédérales, il est plus que jamais indispensable de laisser les calculs électoraux de côté pour amener de la sérénité dans le ciel de notre économie.
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