La morosité de la conjoncture mondiale n'affecte que modérément les entreprises du Canton. Malgré une hausse faible du PIB (+1,2% en 2023), celles-ci ont continué de créer des emplois à un rythme appuyé. La situation géopolitique tendue reste toutefois une menace.
Les dernières prévisions trimestrielles de la Commission Conjoncture vaudoise (CCV), partenariat entre l’État de Vaud, la CVCI, la BCV et les principales associations de branches du Canton, sont rassurantes pour l’économie vaudoise: celle-ci continue à se montrer robuste. Si la croissance du produit intérieur brut (PIB) s’est élevée à 1,2% en 2023, soit en dessous de la moyenne des dix dernières années (1,9%), les entreprises cantonales continuent de recruter à un rythme soutenu. La forte croissance constatée aux États-Unis et dans plusieurs pays émergents contraste avec un ralentissement dans la zone euro, notamment en Allemagne, qui reste un partenaire commercial majeur pour la Suisse.
La stagnation actuelle de l’économie mondiale augure d'une croissance modérée cette année, qui devrait s'établir à 1,1%. La CCV estime cependant que la croissance «pourrait accélérer à 1,8% l’an prochain avec le rééquilibrage attendu de la conjoncture mondiale. Les facteurs de risque demeurent toutefois nombreux, avec notamment une situation géopolitique tendue (conflit russo-ukrainien et au Proche-Orient).
Le rôle des banques centrales
Face à cette morosité mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) a toutefois relevé récemment des signaux positifs, dus notamment au recul de l’inflation. Ainsi, le renchérissement s’inscrivait en mars à 3,5% en rythme annuel aux États-Unis, après avoir culminé à 9,1% en juin 2022; dans la zone euro, il se montait à 2,4%, alors qu’il avait atteint 10,6% en octobre 2022. L'organisme s'attend à une poursuite de la détente en 2025.
En Suisse, le reflux inflationniste est marqué. Sur l'ensemble de l'année 2023, le renchérissement moyen s'est établi à 1,3%, après 2,8% en 2022. Ce repli conforte la Banque nationale suisse (BNS) dans sa décision d'abaisser en mars dernier son taux directeur, qui est passé de 1,75% à 1,5%, donnant aux banques centrales plus de marge de manœuvre pour assouplir leur politique monétaire. Cette décision a permis au franc de s’affaiblir quelque peu face à l’euro et au dollar.
La force du franc demeure cependant un souci auxquels les exportateurs sont confrontés, comme l'indique la CCV avec une appréciation de la marche des affaires, toujours négative dans l’industrie. Dans les autres branches, la situation est contrastée: le moral des entrepreneurs en ce début d’année est stable dans les services et la construction, dont les affaires sont satisfaisantes, alors qu’il baisse dans le commerce de détail et l’hôtellerie-restauration en raison d'un fléchissement de la demande. Pour sa part, la chimie-pharma devrait afficher une forte croissance (plus de 2%) cette année et l’an prochain.
Des facteurs d'incertitude
Des facteurs d’incertitude demeurent notamment pour ce qui concerne l’évolution du cours du franc et de nos relations avec l’Union européenne. Ce contexte confirme la nécessité, pour les autorités publiques, de maintenir et de développer des conditions-cadres favorables à l'économie, garantes de la prospérité des entreprises dont la société bénéficie largement dans son ensemble.
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