L’obligation de télétravail devrait devenir, dès le 31 mai prochain, une simple recommandation pour les sociétés qui proposent des dépistages réguliers. La mise en œuvre de ces derniers ne s’apparente pas à une formalité. Surtout pour les PME.
Depuis janvier, pandémie oblige, les employeurs ont l’obligation de décréter le télétravail partout où la nature des activités le permet et pour autant que cela soit possible sans efforts disproportionnés. Cela pourrait changer dès le 31 mai prochain, pour peu que le Conseil fédéral confirme d’ici là les assouplissements qu’il a annoncés la semaine dernière. Ainsi, l’obligation du travail à domicile deviendra une simple recommandation pour les entreprises qui proposent des dépistages réguliers. Afin de faciliter ces derniers, la Confédération prendra non seulement en charge le coût des tests, mais également le coût des tests groupés (pooling).
Cet allègement annoncé du dispositif sanitaire est réjouissant. Au gré des vaccinations qui progressent dans notre pays, l’espoir du retour à une certaine normalité se fait plus grand. Mais dans les faits, la levée de l’obligation du télétravail telle qu’elle est prévue suscite presque plus de questions qu’elle n’apporte de réponses.
D’un point de vue logistique, tout d’abord, il faut admettre que la mise sur pied de tests hebdomadaires en entreprise s’annonce à la fois compliquée et contraignante, en particulier pour les petites PME. Surtout, on peine à comprendre la logique du système. Que l’on teste les employés non vaccinés est compréhensible, mais pourquoi devrait-on soumettre les collaborateurs qui ont reçu leur seconde dose au même régime? Du point de vue de la logique sanitaire, force est d’admettre qu’une certaine confusion règne. On le voit aussi avec les masques: le président américain, Joe Biden, ne vient-il pas de décréter que leur port n’est plus utile aux gens vaccinés? Quid chez nous? Les réponses manquent encore, et ces incertitudes ne sont bonnes ni pour la société ni pour l’économie.
Message peu clair
Par ailleurs, ces tests en entreprise risquent de décourager les employés qui n’ont pas encore trouvé le temps de se faire vacciner, ou qui hésitent encore à passer par la case piqûre. A quoi bon franchir le pas s’il faudra de toute manière se soumettre à un dépistage régulier? A l’heure où les autorités martèlent que la vaccination est la seule issue pour sortir de la crise, il faut bien avouer que le message manque là aussi de clarté.
Les employeurs ont l’obligation d’assurer la protection de la santé de leurs collaborateurs, ainsi que le prescrit l’article 6 de la loi sur le travail. La vaccination, que les entreprises recommandent et mettent même sur pied dans le Canton à l’initiative de la CVCI, me semble faire partie intégrante de ce devoir. Il reste qu’il n’existe pas, en Suisse, d’obligation vaccinale. Seule une information régulière et didactique permettra aux personnes qui hésitent encore de changer d’avis. Les campagnes de l’OFSP, que l’on doit saluer, vont dans ce sens. Les entreprises font le maximum pour que l’économie redémarre enfin. On ne peut pas leur demander l’impossible.
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