La pandémie du Covid-19 va durablement impacter notre économie. Pour poursuivre leurs activités, les entreprises de notre pays devront s’adapter et, surtout, innover. Disposer de bonnes conditions-cadres favorisera aussi le redémarrage.
Sans mauvais jeu de mots dans le contexte du coronavirus, aujourd’hui, c’est bel et bien l’économie qui est au creux de la vague. Les aides fédérales et cantonales ont certes permis à beaucoup d’entreprises de surmonter le choc de la pandémie, mais l’incertitude demeure en raison d’un manque de visibilité à terme. Et toutes les sociétés ne parviendront hélas pas à s’en sortir.
Les soutiens financiers sont une condition nécessaire, mais pas suffisante pour permettre un redémarrage. Pour espérer aller de l’avant, l’économie aura besoin, encore plus que par le passé, de conditions-cadres favorables. De ce point de vue, la mise en œuvre rapide de la RFFA dans les cantons permettra aux entreprises de profiter des nouvelles mesures fiscales visant à promouvoir l’innovation (déduction pour la R&D, patent box), pour peu, évidemment, qu’elles soient en mesure de payer des impôts. L’octroi de ressources supplémentaires pour la recherche compétitive, par le biais d’Innosuisse, notamment, donnerait également des perspectives aux entrepreneurs innovants. La participation au programme-cadre européen de recherche (Horizon Europe) constituerait elle aussi un vecteur de rebond important pour certaines entités.
Préserver le secteur R&D
A côté des conditions-cadres, l’innovation reste le principal moteur du développement économique en Suisse. L’étude «Vaud innove», cosignée par la CVCI et dont la version imprimée vient de sortir de presse, montre que l’écosystème d’innovation du canton a favorablement évolué ces dernières années. Les branches à forte composante technologique, comme la pharma, ont connu une progression réjouissante. Cette orientation vers des activités à haute valeur ajoutée constitue un atout pour l’économie vaudoise, et elle a contribué à la rendre moins sensible aux aléas de la conjoncture. Il n’en demeure pas moins que cette situation enviable est loin d’être acquise. D’autant plus, comme le conclut l’étude, que la crise actuelle pourrait voir le flux d’investissements quelque peu fléchir, provisoirement du moins. Aussi, à l’heure de revoir leurs budgets, les entreprises devront se garder de couper dans la recherche et le développement.
Confrontés aux grandes difficultés actuelles, les entrepreneurs devront donc se montrer inventifs et prendre des risques. Les modèles d’affaires devront être repensés, de nouveaux produits et des processus plus efficaces devront émerger. Réactives, beaucoup d’entre elles se sont adaptées rapidement et ont déjà intégré les nouvelles pistes de développement que la pandémie a révélées, comme l’accélération de la numérisation, les changements de consommation et de production, le développement de la créativité, de nouvelles organisations de travail ou, encore, la simplification des procédures.
Innover rime plus que jamais avec opportunité.
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