Le Conseil fédéral a dressé hier un état des lieux des négociations entre la Suisse et l’Union européenne et indiqué que celles-ci sont bien avancées dans la plupart des dossiers. Un élément réjouissant pour l’économie, qui soutient la consolidation des accords bilatéraux, comme le montrent les résultats de l’enquête conjoncturelle d’automne de la CVCI, publiée mardi.
A l’heure où les négociations entre la Suisse et l’Union européenne (UE) autour du paquet dit des «Accords bilatéraux III» sont sur le point d’aboutir – c’est en tout cas le souhait encore récemment exprimé par l’UE, le Conseil fédéral ne souhaitant de son côté pas fixer d’échéance –, la prise de température auprès des entreprises fait ressortir un large soutien à la poursuite des échanges avec l’Europe. Ce constat provient de l’enquête menée cet automne par la CVCI auprès des entreprises et permet de clarifier certaines observations avancées jusqu’à présent.
En effet, les voix qui se sont fait entendre ces dernières semaines proviennent surtout des opposants, dont les revendications et les objectifs semblent peu clairs, si ce n’est de torpiller la conclusion de nouveaux accords sans proposer toutefois de plan B. Cette minorité très bruyante a mis en sourdine la majorité silencieuse, composée notamment des entrepreneurs. Il est ainsi de bon ton de rappeler certaines réalités vécues par nos entreprises. Il ressort notamment du sondage que près d’un répondant sur deux emploie de la main-d’œuvre provenant de l’UE et que, par conséquent, l’accord sur la libre circulation des personnes est considéré comme le plus important par les sociétés sondées. Un accord aujourd’hui menacé car visé par l’initiative de limitation de la population lancée par l’UDC et qui serait résilié en cas d’acceptation de ladite initiative.
Bilan très positif
De manière générale, le bilan des accords bilatéraux I et II est clairement positif selon les entreprises et ces dernières souhaitent poursuivre les échanges avec l’Union européenne. Ainsi, plus de 40% des entités sondées estiment que les accords bilatéraux III auraient un impact positif sur la marche de leurs propres affaires, alors que seules 4% perçoivent des conséquences négatives. Même si une partie des entreprises ne se sentent pas directement concernées, elles sont d’avis que l’impact sur l’essor économique de la Suisse serait largement positif.
Il ressort finalement de cette enquête qu’un travail d’information et de sensibilisation est encore nécessaire sur le contenu du paquet des accords bilatéraux III, notamment sur la question de la protection des salaires. Les négociations n’ayant pas encore abouties, certaines entreprises estiment probablement qu’il est trop tôt pour se prononcer. Cette retenue s’explique sans doute également par l’abandon soudain des discussions sur l’accord-cadre en 2021 par le Conseil fédéral.
Travail d’information indispensable
Dans tous les cas, il faudra continuer à faire entendre la voix des entreprises, largement favorables à la poursuite de la collaboration avec l’UE, notre principal partenaire commercial faut-il le rappeler. Ce travail d’information ne fait que commencer, de sorte que la majorité silencieuse se fasse clairement entendre par le Conseil fédéral d’une part, qui doit donner l’impulsion nécessaire à travers les négociations actuelles, mais également par la population, qui sera in fine amenée à se prononcer sur ce nouveau paquet d’accords. Il en va du maintien de la prospérité et de la compétitivité de notre pays.
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