Le conseiller fédéral Alain Berset l’a rappelé lundi soir à Lausanne lors du débat organisé par la CVCI sur la réforme AVS 21: vu l'évolution démographique de notre pays, les recettes ne suffiront bientôt plus à couvrir toutes les rentes. Le besoin de financement sur les dix prochaines années s'élève à environ 18,5 milliards de francs pour le 1er pilier. C’est là l’enjeu majeur de la votation du 25 septembre prochain. La diminution du nombre d’actifs et l’augmentation de celui des retraités, couplées à une espérance de vie croissante, sont des réalités qui nous obligent à faire passer une réforme qui échoue depuis plus de vingt ans. A défaut, ce pilier de notre système d’assurances sociales plongera de manière brutale et exponentielle dans les chiffres rouges.
Bien sûr, l'harmonisation de l'âge de la retraite à 65 ans, ainsi que l’augmentation de la TVA de 0,4%, paraissent douloureuses à un certain nombre de citoyens et, en particulier, de citoyennes. Ce double scrutin doit toutefois nous amener à nous interroger sérieusement sur l’avenir: souhaitons-nous prendre le risque de ne pas adapter notre système à l’évolution démographique et que le versement des rentes soit simplement compromis, voire largement déficitaire?
Compromis, le maître-mot
Le bon sens commande un double oui à cet objet. Comme l’a dit lundi soir Christelle Schultz, de la FER Genève, en conclusion de notre débat, «cette réforme n’est pas parfaite, mais elle constitue un bon compromis». Voilà le maître-mot de ce scrutin. Il y a tout d’abord un compromis générationnel, comme toujours dans ce dossier, entre actifs et retraités. Un compromis hommes-femmes ensuite, puisque l’harmonisation des âges de la retraite ferait certes travailler ces dernières une année supplémentaire, mais avec à la clef des compensations financières qui atténueront cet effort certain, de même que l’introduction de notions de flexibilisation intéressante de départ à la retraite. Compromis, enfin, parce que cet objet s’accompagne d’une hausse de la TVA à laquelle tous les consommateurs contribueront solidairement. Le taux normal passera de 7,7 à 8,1%, celui pour les biens de consommation courante de 2,5 à 2,6%, et celui pour l'hébergement de 3,7 à 3,8%.
Le monde du travail évolue sans cesse, et l’écart salarial entre hommes et femmes tend clairement à s’amenuiser. Ces dernières sont aujourd'hui mieux formées que par le passé, exercent pour la plupart une activité lucrative et vivent plus longtemps que les hommes. Dans sa campagne, le Conseil fédéral rappelle opportunément que près d'un tiers des économies réalisées grâce à la réforme seront redistribuées aux femmes.
AVS 21 apporte une solution indispensable à un problème majeur pour lequel il n’existe pas de plan B. Si nous ne prenons pas conscience de cette nécessité, les réformes qui devront être entreprises à moyen terme seront encore bien plus douloureuses.
Commentaires ()