Une fiscalité attractive constitue l'une des conditions-cadres majeures permettant à l'économie de prospérer. La dernière édition d'un guide fiscal à l'échelle romande pointe du doigt les faiblesses du canton de Vaud dans ce domaine. Il reste du pain sur la planche pour ne pas rester dans le pétrin.
Mardi soir, j'ai eu le plaisir d'animer une table ronde dédiée aux horizons et enjeux fiscaux pour les entrepreneurs organisée par Berney Associés, en marge de la sortie de la 3e édition du Guide fiscal de la fiduciaire. L'une des conclusions de cette soirée est révélatrice: «Même si le canton de Vaud reste un canton attractif en matière de qualité de vie et d’infrastructures, les entrepreneurs vaudois et d’une manière plus générale les contribuables personnes physiques sont lourdement imposés en comparaison intercantonale.» Il est aussi ressorti de cette table ronde que le canton de Vaud pourrait s’aligner avec la grande majorité des cantons suisses en exonérant les donations/successions en ligne directe «afin d'éviter que certains contribuables vaudois ne déménagent dans un autre canton» pour ce motif.
Dure réalité confirmée
Ce Guide fiscal, qui dresse un panorama fort instructif de l'imposition en Suisse romande dans un langage très accessible, confirme hélas la dure réalité que vivent les chefs d'entreprise vaudois: notre Canton demeure le plus gourmand à l'échelle romande et, a fortiori, suisse. Nous connaissions ce constat du point de vue du revenu et de la fortune, mais il apparaît que ce mauvais classement est une réalité quel que soit le type d'impôt considéré. Dans une période complexe d'un point de vue conjoncturel - et structurel -, la fiscalité demeure plus que jamais un dossier majeur pour le monde de l'économie.
Le Grand Conseil vaudois a certes consenti à baisser l'impôt cantonal sur le revenu de 3,5% à partir de cette année, mais ce mini-rabais n'améliorera pas sensiblement la compétitivité du Canton en matière d'imposition des personnes physiques. A mes yeux, seule l'initiative des organisations économiques «Baisse d'impôts pour tous: redonner du pouvoir d’achat à la classe moyenne», qui demande une baisse de 12% de l'impôt cantonal sur le revenu et sur la fortune, permettrait de redonner une attractivité à notre économie et du pouvoir d'achat aux particuliers que nous sommes tous.
Prendre conscience de l'urgence
Le Conseil d'Etat devrait prendre position avant l'été sur notre initiative. Il doit prendre conscience que seule la diminution que nous réclamons rendrait le Canton un tant soit peu plus compétitif. La politique fiscale vaudoise actuelle, si tant est qu'on puisse considérer qu'elle existe, n'est attractive pour personne. Il est grand temps que nos autorités prennent conscience de cette urgence.
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