Les orateurs du Forum de l'économie du Nord vaudois, qui s'est tenu mardi à Orbe, l'ont rappelé: la Suisse romande n'a que trop traîné dans le développement de ses infrastructures. Il est temps qu'elle rattrape son retard et qu'elle anticipe ses besoins futurs. Cela commence par un oui à la 3e voie le 24 novembre.
Il y avait foule, mardi après-midi au Casino d'Orbe, pour assister au Forum de l'économie du Nord vaudois. Le thème choisi pour cette 5e édition était on ne peut plus actuel: «Mobilité dans le Nord vaudois: traçons la voie.» S'ils ont tous fait remarquer que cette région était l'oubliée des infrastructures routières et ferroviaires au niveau cantonal, plusieurs des orateurs présents n'ont pas manqué d'étendre ce constat à la Suisse romande. Invité d'honneur, le conseiller fédéral Albert Rösti, patron du DETEC, a même parlé de «parent pauvre».
Réseaux inadaptés
C'est un fait observable chaque jour de la semaine: la Suisse romande souffre d'un manque cruel d'infrastructures adaptées à sa démographie actuelle. Aux heures de pointe, les bouchons se multiplient sur les grands axes routiers alors que les trains bondés sont légion, au grand mécontentement des pendulaires. Le réseau routier, en particulier, a été pensé dans les années 1960 pour une population de cinq millions d'habitants alors qu'on vient de passer le cap des neuf millions! Côté rail, les choses vont encore empirer ces prochaines années en raison des nombreux chantiers de maintenance et de développements prévus, qui vont rendre de nombreux trajets plus lents en particulier chez nous.
Cette situation ne vient pas de nulle part. Les autorités de ce côté-ci de la Sarine ont péché par manque d'engagement et de vision ces dernières décennies. Pendant que la région zurichoise, notamment, se battait pour obtenir des crédits à la mesure de ses besoins, les Welches ont tergiversé en opposant notamment le rail et la route, faisant perdre des milliards d’investissements à leur coin de pays. Pas plus tard qu'hier, un classement portant sur l'évaluation de cinquante gares européennes a placé la gare centrale de Zurich au premier rang, alors que celle de Berne pointe en troisième position. On cherchera en vain une trace des gares de Lausanne et de Genève dans ce hit-parade.
Passer la surmultipliée
Mais foin de rancœur passéiste: la Suisse romande doit aujourd'hui passer la surmultipliée pour, d'une part, rattraper le retard accumulé, mais aussi et surtout pour anticiper ses besoins à l'horizon 2050. Les fonds FAIF (rail) et FORTA (route) existent: il est grand temps de les déployer pour accélérer l'adaptation de nos infrastructures routières et ferroviaires. Cet élan passe par un oui clair à la nouvelle étape d’aménagement des routes nationales, dont le tronçon de l'A1 entre Nyon et Genève, le 24 novembre prochain!