C’est avec grande surprise et incompréhension que les Chambres latines de commerce et d'industrie (CLCI) ont pris connaissance des différentes mesures annoncées par le Conseil fédéral mardi, en lien avec la pandémie de coronavirus. Elles s’étonnent aussi que ces mesures soient mises en consultation sans sollicitation préalable aucune, ni des cantons, ni des partenaires sociaux.
Les CLCI ont toujours affiché un respect absolu envers les questions sanitaires. Toutefois, elles expriment leur mécontentement et leur indignation face à la procédure de consultation en cours depuis mardi. Tout en comprenant l’urgence de la situation, elles estiment que l’exclusion des représentants de l’économie est totalement incompréhensible.
Le Conseil fédéral semble ne pas faire grand cas de toutes les mesures prises dans nos cantons depuis début novembre. La lutte contre le Coronavirus n’est certes pas facile et les résultats de mesures strictes, voire draconiennes, en termes de réduction de propagation du virus, ne sont pas les mêmes partout. Toutefois, nos cantons ont agi promptement, en consentant beaucoup de sacrifices, afin de limiter autant que possible la diffusion du virus. En général, même si le niveau des contaminations reste élevé, dans nos cantons il est à la baisse ou, à tout le moins, stable.
Dans ce contexte, il est difficile de comprendre pourquoi, maintenant, tous devraient tout à coup subir les mêmes restrictions, sans distinction. Nos cantons ont fait de grands efforts. Les annonces de mardi constituent ainsi une double peine. En effet, les interdictions drastiques proposées le 8 décembre par le Conseil fédéral demeurent incompréhensibles.
Premièrement, il n’est pas établi que la restauration, l'hôtellerie et le commerce constituent des foyers de transmission du virus. Ensuite, il faut garder à l’esprit que, pour ces secteurs, la période des Fêtes de fin d’année constitue un moment décisif pour la réalisation du chiffre d’affaires annuel. Ce n’est pas un hasard si ces branches ont pris des mesures très impactantes, en termes commercial et financier, pour garantir la sécurité des employés et des clients. En outre, pendant les Fêtes de fin d’année, ces branches comptent parmi les seules pleinement actives sur le territoire, alors que l’industrie, le bâtiment, l’artisanat et les services suspendent, sauf quelques exceptions, leurs activités ou les exercent désormais en télétravail. Ceci signifie qu’il y aura de toute manière moins de personnes qui se déplacent et que les contrôles du respect des règles seront aussi plus aisés.
Les mesures draconiennes prévues, en totale contradiction avec ce qui avait été décidé et annoncé par nos cantons ces derniers jours, décrédibilisent l’action de l’Etat, à tous les niveaux. Illisibles et ingérables dans notre contexte de fédéralisme, elles s’avèrent contre-productives et totalement injustifiées. Fermer les restaurants à 19 heures et interdire les ouvertures du dimanche pour les magasins constituent des mesures qui ne respectent pas le principe de la proportionnalité. D’autant plus que les aides financières évoquées, limitées et sans effets immédiats, ne sauraient éviter de nombreuses fermetures d’entreprises, avec de lourdes conséquences sociales et économiques.
Nous demandons dès lors au Conseil fédéral de reconsidérer ses propositions, tout particulièrement les restrictions visant la restauration et l’ouverture des magasins.
Contact pour plus d’informations :
Florian Németi – Président CLCI – 032 727 24 10 – florian.nemeti@cnci.ch
Les Chambres latines du commerce et d’industrie L'association CLCI regroupe les Chambres de commerce et d’industrie des cantons de Elle s’engage en faveur de l’obtention de conditions cadres favorables à l’économie. Elle coordonne les Chambres de commerce membres en leur permettant de partager des informations et de créer des synergies. Elle développe et organise des services communs à valeur ajoutée et subsidiaires à ceux de ses membres. |