Communiqué de presse - Si l’année 2025 débute avec une perspective de reprise de l’économie vaudoise après deux années de croissance sans élan, elle commence aussi avec une augmentation du degré d’incertitude sur le plan mondial. Selon les dernières prévisions publiées par la Commission Conjoncture vaudoise, le produit intérieur brut (PIB) du canton pourrait progresser de 1,8% cette année et de 1,9% l’an prochain, après une hausse modérée, estimée à 1,2%, en 2024. Cette perspective est toutefois mitigée par de nouvelles inconnues, en particulier l’évolution des politiques économiques et commerciales des grandes économies et ses éventuels effets sur la conjoncture mondiale.
Les incertitudes entourant les politiques commerciales n’ont pas encore atteint les niveaux déjà observés en 2018 et 2019, mais elles n’en ont pas moins fortement augmenté ces derniers mois dans le monde, a observé l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans ses Perspectives économiques de décembre. Le Secrétariat d’État à l’économie (SECO) a, pour sa part, relevé dans sa dernière évaluation trimestrielle de la situation économique l’inconnue que représente la politique du futur président des États-Unis, dont l’investiture est prévue le 20 janvier; une évaluation de ce facteur n’est pas encore possible, relève le SECO, qui ne l’a pas pris en compte dans ses dernières prévisions. L’environnement reste aussi marqué par les tensions entre la Chine et d’autres économies, par un niveau élevé des risques géopolitiques ou par l’endettement de certains pays. À côté des risques globaux, d’autres facteurs d’incertitude pour la Suisse résident notamment dans l’évolution du cours du franc ou dans le développement des relations avec l’Union européenne et des accords bilatéraux, après la conclusion des discussions entre négociateurs suisse et européen en décembre.
À court terme, le SECO relève que la croissance américaine est plus forte que prévu, tandis que l’économie européenne affiche toujours des signes de faiblesse, du fait notamment des vents contraires que rencontre son industrie. De plus, le franc suisse demeure relativement fort, ce qui freine les branches tournées vers les marchés extérieurs. En revanche, la demande domestique reste un facteur de soutien pour l’économie suisse. L’assouplissement de la politique monétaire de la BNS ‑ dont le taux directeur est passé de 1,75% à 0,5% entre mars et décembre 2024 ‑ et la baisse des taux d’intérêt rendent l’environnement favorable pour les investissements, notamment dans la construction. Pour l’ensemble du pays, l’office attend donc une croissance de 1,5% cette année et une légère accélération à 1,7% l’an prochain.
Une majorité de branches en croissance
Les prévisions pour le canton sont ainsi similaires à celles pour l’ensemble de la Suisse. Cela se reflète dans les indicateurs de la Commission Conjoncture vaudoise, avec une appréciation de la marche des affaires toujours négative dans l’industrie. Dans les autres branches, la situation est contrastée: le moral des entrepreneurs est négatif dans le commerce de détail et l’hôtellerie-restauration, il est stable dans la construction, et positif ainsi qu'en amélioration dans les services.
Selon les prévisions, une hausse de la valeur ajoutée est attendue dans une majorité de branches. La chimie-pharma, les services aux entreprises et les activités immobilières ainsi que les services financiers devraient afficher une forte croissance (plus de 2%) cette année et l’an prochain. L’industrie des machines et l’horlogerie ainsi que les services publics et parapublics pourraient connaître une croissance modérée (de 0,5% à 2%) en 2025, puis forte en 2026. Dans la construction, une croissance forte est attendue cette année, puis modérée l’an prochain. Le commerce devrait, quant à lui, afficher une croissance modérée en 2025 comme en 2026.
Dans l’hôtellerie-restauration, un repli modéré (entre −0,5% et −2%) de l’activité cette année pourrait être suivi d’une stagnation (évolution entre −0,5% et +0,5%) l’an prochain. En ce qui concerne les transports et communications, un repli modéré est attendu en 2025 comme en 2026.
Quatre publications par an
Le PIB est un indicateur essentiel pour évaluer le dynamisme d’une économie. Le PIB vaudois et les prévisions sont publiés par la Commission Conjoncture vaudoise, un partenariat entre l’État de Vaud, la CVCI, la BCV et les principales associations de branches du canton. Ils sont calculés par les économistes Claudio Sfreddo (chef de projet depuis 2008) et Giuliano Bianchi, de l’Institut QUANTITAS pour l'analyse et la prévision économiques de la HES-SO. Les taux de croissance suisse et vaudois sont corrigés des effets des grands événements sportifs internationaux. Le PIB vaudois et les prévisions sont publiés quatre fois par an (prochaine parution: avril 2025). Responsables de l’économie privée et décideurs politiques disposent ainsi en tout temps de données et de prévisions à jour, afin de pouvoir mieux préparer leurs décisions et piloter leurs projets.
Contacts:
BCV, Observatoire BCV de l’économie vaudoise:
Jean-Pascal Baechler, conseiller économique
021 212 22 51, jean-pascal.baechler@bcv.ch
État de Vaud, Service de la promotion de l'économie et de l'innovation (SPEI):
Raphaël Conz, chef de service
021 316 58 23, raphael.conz@vd.ch
État de Vaud, Statistique Vaud (StatVD):
Claudio Bologna, chef de projet - Conjoncture
021 316 29 51, claudio.bologna@vd.ch
Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CVCI):
Patrick Zurn, responsable économique
021 613 36 83, patrick.zurn@cvci.ch
Pour la méthodologie:
Claudio Sfreddo
021 785 14 58, info@quantitas.ch