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E la nave va moins bien

    

Azzuro ! Tout est azzuro dans une Italie cernée de mers. Au détour d’un roadtrip, l’importance du commerce maritime saute aux yeux. Passer aux abords des grands ports de la botte comme Gênes, Tarente, La Spezia ou Civitavecchia, rappelle la réalité économique mondiale : 80% des biens que nous consommons le sont grâce au fret maritime !

Voilà quelques semaines, le navire Ever Given, qui avait bloqué le canal de Suez, partait enfin d’Egypte après de longues tractations entre assureurs et avocats. C’est que la facture des quelques jours de blocage du canal – par où passent 10% du commerce maritime mondial – est salée. Le bouchon de 400 navires pesant 26 millions de tonnes de marchandises durant 6 jours a en effet représenté un manque à gagner pour l’Egypte se chiffrant de 12 à 15 millions par jour. L’assureur Allianz a mesuré un effet de presque 10 milliards de dollars quotidiens pour le commerce maritime global.

La pandémie a aussi constitué un grain de sable non négligeable dans le commerce maritime des conteneurs, d’habitude réglé comme du papier à musique. Un signal pour tous ceux qui ignoraient ou avaient oublié le rôle essentiel de nos camions des mers. Les changements dans les habitudes de consommation ou l’essor de la demande de produits manufacturés en Asie ont fait croître les flux maritimes. Le hic ? Il n’y a pas assez de conteneurs, ou plutôt plus aux bons endroits, en raison du dérèglement de leur emplacement à vide. Certains pays, compte tenu de l’économie à l’arrêt, ont plus importé qu’exporté. Aujourd’hui encore, les prix des conteneurs ont triplé entre la Chine et l’Europe. Quand il ne faut pas aussi payer les conteneurs repartant à vide sur un bateau pour rentabiliser son déplacement. In fine, de nombreuses entreprises ne pourront pas supporter indéfiniment le poids de cette hausse des frais de transports et le répercuteront sur leurs clients. Pas étonnant que les chaînes d’approvisionnement soient une préoccupation aussi largement partagée dans notre économie.

Dire que la Suisse est une puissance maritime pourrait faire sourire. Et pourtant ! Outre sa flotte, notre pays abrite de nombreuses entreprises de navigation maritime. L’importance d’avoir un pavillon suisse, au vu des conséquences de ce qui a été décrit précédemment, éclate au grand jour. La Confédération réfléchit d’ailleurs en ce moment à une modernisation essentielle, aux yeux de tous les acteurs, du pavillon suisse. Durant cette dernière année, la question de l’indépendance en matière d’approvisionnement stratégique aura montré toute sa pertinence.

Écrit par :

Philippe Miauton

Directeur de la CVCI

Contact

Raphaël Thiébaud

Responsable du dossier "Développement durable"