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Créativité, diversité, innovation, les atouts de l’enseignement privé

    

Une école en vue qui ferme ses portes traduit-elle les difficultés d’un secteur tout entier ? Comme une hirondelle ne fait pas le printemps, la fermeture récemment annoncée de l’école GEMS, à Etoy, n’annonce pas les frimas pour les établissements privés de notre région.

Il est évidemment malheureux de voir des emplois disparaître et des investissements ne pas connaître la réussite espérée. Mais cette conclusion regrettable ne traduit pas la réalité de l’Arc lémanique. En effet, l’écrasante majorité des nombreuses écoles installées dans notre région se porte bien. Le poids économique direct et indirect de ce secteur contribue à faire de la Suisse romande un environnement à haute valeur ajoutée. En effet, l’enseignement privé n’est ici ni une nouveauté, ni une spécialité réservée à une élite. Rien que sur Genève et Vaud, l’Office fédéral de la statistique recense plus de 220 écoles privées, dont trois quarts d’établissements non subventionnés. Ils reflètent une tradition qui a évolué avec son temps, et qui conjugue désormais une multitude d’offres, de méthodes et d’approches qui répondent à des besoins nouveaux.

Car une société plus ouverte, plus mobile, plus attentive à la diversité des parcours personnels et des aptitudes, attend des institutions chargées de la transmission du savoir de sortir d’un modèle unique. Par définition, l’école publique, qui change elle aussi à son rythme, ne peut couvrir l’ensemble des demandes. Dans cette perspective, il est intéressant de noter une complémentarité qui s’exprime notamment dans le développement, ces dernières années, d’établissements centrés sur des cursus bilingues ou plurilingues. La demande ne vient pas que des « expats » : les familles d’ici savent aussi l’importance de ce facteur dans l’avenir de leurs enfants, et trouvent dans ces écoles réponse à leurs aspirations. Cela dit, il est clair que la présence de ces établissements, qui garantissent à leurs élèves un continuum en termes de cursus scolaire, fait partie des atouts majeurs de notre région en matière d’attractivité économique.

Une complémentarité gagnante

La flexibilité inhérente à l’organisation privée permet également de tester des nouveautés pédagogiques, d’anticiper, de créer un cadre différent. Et, parfois, de tester des éléments qui seront utiles au public – à témoin le programme pilote qu’une école vaudoise a développé en coopération avec la Haute école pédagogique (HEP) du canton de Vaud, pour l’adoption pédagogique des outils numériques.

De 2014 à 2016, l’école Haut-Lac, établissement international bilingue installé à Blonay, a conduit un projet baptisé « un élève – une tablette », impliquant huit enseignants et deux formateurs chercheurs de la HEP Vaud. Il s’agissait de tester, d’observer et d’optimiser, à échelle réelle, l’utilisation d’une tablette numérique en classe pour chaque élève. L’objectif ? Améliorer les techniques d’enseignement, renforcer les apprentissages et la formation des enseignants, et documenter la recherche scientifique. Les chercheurs de la HEP Vaud ont en effet régulièrement transmis leurs conclusions à la communauté scientifique internationale. Le modèle a inspiré l’approche actuelle du numérique par l’enseignement public vaudois. Un exemple très parlant alliant innovation et complémentarité.

C’est encore sous l’œil de la complémentarité que l’on doit considérer le rôle des établissements privés dans leur capacité à intégrer des typologies d’élèves qui représentent un défi particulier. De manière générale, cette complémentarité globale est bien comprise par les pouvoirs publics, qui y trouvent leur compte. La reconnaissance récente par Genève de la délivrance de la maturité cantonale par les établissements privés en est la preuve. Vaud reste, en Suisse, l’un des derniers cantons à n’avoir pas franchi ce pas.

Écrit par :

Claudine Amstein

Directrice de la CVCI

Contact

Julien Guex

Responsable du dossier Innovation