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En cas de crise, songeons avant tout aux RHT!

    

La conjoncture mondiale est morose depuis plusieurs mois. En juillet dernier, les exportations suisses se sont contractées de 2,7% par rapport au mois précédent. Un certain nombre d'entreprises envisagent des licenciements. Et si on les autorisait plutôt à recourir à la réduction de l’horaire de travail?

La morosité s'installe dans le monde économique. En juillet dernier, les exportations suisses se sont contractées de 2,7% par rapport au mois précédent. L'Allemagne, notre principal débouché, est entrée en récession. Les conflits en Ukraine et au Proche-Orient, la crise qui menace dans la zone euro, le franc fort et des taux d’intérêt relativement élevés plombent les sociétés exportatrices.

Swissmem, faîtière des PME et des grandes entreprises de l’industrie technologique suisse, a indiqué récemment dans «Le Temps» recevoir de plus en plus de demandes de conseils pour les dossiers de réduction de l’horaire de travail (RHT). Selon elle, certains entrepreneurs envisagent même des mesures plus radicales comme le chômage complet, voire des licenciements collectifs. L'industrie horlogère fait elle aussi face à un ralentissement de la demande pesant sur les entreprises du secteur, notamment sur les sous-traitants. Dans un communiqué conjoint publié mardi, la Fédération de l'industrie horlogère suisse et la Convention patronale de l'industrie horlogère suisse demandent aux autorités «d’agir sur le franc suisse». 

Ne pas céder à la panique

Gardons-nous toutefois de céder à la panique! Avant d'envisager des licenciements, essayons de maintenir les forces de production et les compétences qui seront précieuses lorsque la reprise se manifestera, recourir aux RHT y aiderait. Cet instrument de l’assurance-chômage permet de couvrir, pendant un certain temps, une partie des frais de salaire des employeurs dont les travailleurs sont touchés par une réduction de l’horaire de travail. On se souvient que le recours aux RHT avait permis à l'économie de notre pays de rebondir rapidement après la crise du Covid. Il reste à espérer que l’autorité cantonale compétente pour évaluer les préavis de RHT saura faire preuve de l'ouverture nécessaire. 

Selon les dernières prévisions publiées par la Commission Conjoncture vaudoise, qui regroupe des associations économiques dont la CVCI, le Canton devrait cependant bénéficier du rééquilibrage de la conjoncture mondiale attendu à terme. «Après quelques années marquées par les effets de la morosité de la conjoncture mondiale, la croissance de l’économie vaudoise pourrait accélérer à nouveau l’an prochain. Ainsi, la hausse du produit intérieur brut (PIB) du canton devrait s’inscrire à 1,4% en 2024, soit en dessous de la moyenne des dix dernières années (1,9%), et remonter à 1,8% en 2025», a-t-elle communiqué à fin août. 

L'importance des conditions-cadres

Dans ce contexte global, l'amélioration constante et agile des conditions-cadres demeure essentielle, notamment dans le domaine des accords de libre-échange. La conclusion rapide d'un accord avec l'Union européenne, tout comme la mise en œuvre de mesures visant à réduire les charges administratives des entreprises, doivent donc également rester une priorité pour les autorités.

Écrit par :

Philippe Miauton

Directeur de la CVCI