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Le rail avec la route pour éviter une déroute

    

La votation du 24 novembre prochain sur l’élargissement de l’A1 entre Nyon et Le Vengeron exacerbe les tensions entre les défenseurs du rail et ceux de la route. Opposer l'un à l'autre n'a pas lieu d'être: l'arc lémanique a besoin des deux pour être désengorgé! 

La deuxième édition de la Rencontre romande entre l'économie et la politique, organisée par la CVCI et l'UPS jeudi dernier à Lausanne, avait notamment pour thème les infrastructures. En toile de fond: la votation du 24 novembre prochain sur la nouvelle étape d’aménagement des routes nationales, qui comprend notamment une adaptation du réseau routier répondant aux besoins de la Métropole lémanique. 

La table ronde qui s'est déroulée devant un public nombreux a confirmé une réalité: la gauche, avec son dogmatisme coutumier, rejette l’élargissement de l’A1 entre Nyon et Le Vengeron et défend la seule extension du rail. La CVCI, elle, soutient cette étape d’aménagement des routes nationales tout en défendant la réalisation d’une nouvelle ligne ferroviaire entre Lausanne et Genève, actuellement en discussion à Berne. Car pour moi, c'est une évidence: l'arc lémanique a besoin de routes et de voies ferroviaires performantes pour désengorger l'une des régions les plus dynamiques du pays et dont la démographie ne cesse de croître.  

Dans une interview donnée dimanche dernier dans la presse écrite, Olivier Français, ex-sénateur vaudois et ancien président d'OuestRail, ne disait pas autre chose. Pour lui, «il y a des problèmes de fluidité sur certaines autoroutes. C’est une réalité, indépendamment des retards pris dans le rail. Opposer ces enjeux pour justifier de ne rien devoir faire, c’est précisément ce qui bloque et fait perdre des milliards d’investissements à la Suisse romande.» 

Pression croissante ignorée 

On ne le sait que trop: faire aboutir des projets routiers et ferroviaires prend un temps fou dans notre pays en raison de lourdeurs administratives et d'entraves de nature environnementale. Les auteurs du référendum déposé contre cet élargissement de l'A1 ignorent la dure réalité de nombreux usagers qui subissent quotidiennement les conséquences d’une pression croissante sur les infrastructures. 

Cette décision absurde a hélas pour effet de rallumer la guerre des transports, un conflit qui s’était pourtant aplani grâce à la création des fonds FAIF (rail) et FORTA (route). Les moyens financiers existent, il est grand temps de les déployer et d'accélérer la modernisation de nos infrastructures routières et ferroviaires. Cet élan à (re)donner passe par un oui massif à la nouvelle étape d’aménagement des routes nationales, dont l'A1, le 24 novembre prochain. 

Écrit par :

Philippe Miauton

Directeur de la CVCI