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Etat et Conseil d’administration font de moins en moins bon ménage

    

Dernier épisode dans la série des hôpitaux vaudois, la crise financière de l’hôpital Riviera-Chablais (HRC) n’a pas fini de livrer tous ses scandales. La situation du HRC «est aujourd’hui grave», avoue la conseillère d’Etat Rebecca Ruiz. Le droit d’inventaire sur son prédécesseur Pierre-Yves Maillard n’aura ainsi pas tardé.

L’histoire du fraîchement inauguré centre intercantonal commence mal. Difficultés à payer les salaires, budget largement déficitaire (17,9 millions de francs) obligeant le canton à octroyer 80 millions pour n’assurer qu’une viabilité à court terme. A cela s’ajoute le dépassement déjà acté du budget de construction, qui a bondi de 353 à 440 millions (+24%).

Entre les lignes, l’on comprend que la gestion pour le moins légère de cette construction explique en grande partie la situation catastrophique dénoncée aujourd’hui. Cela n’empêche pas la gauche du Grand Conseil de vouloir, de manière opportuniste, lier cet événement aux prochaines discussions sur la volonté de changer la gouvernance du CHUV. Selon eux, l’exemple de Rennaz montrerait les limites du travail d’un Conseil d’administration et la nécessité que l’Etat soit seul maître à bord.

Le raccourci paraît tentant, mais la ficelle s’avère bien trop grosse pour qu’elle convainque. Car c’est précisément la gestion de l’Etat dans le dossier de la construction qui a placé le Conseil d’administration dans une telle difficulté. Impliqués dans de nombreux dossiers ou institutions, les commis de l’Etat n’appliquent manifestement pas les bonnes recettes. Dernièrement et dans de nombreux dossiers, les limites du système ont éclaté au grand jour. Que cela soit dans la gestion du site de Beaulieu, voire dans celui du centre sportif de Malley, la collectivité laisse passer de nombreux problèmes. Problèmes qui, au final, doivent être rattrapés grâce à la manne de l’Etat, donc à nos impôts.

Une réflexion large doit donc être entreprise pour confier les places de Conseil d’administration à des personnes d’horizons larges et de compétences variées permettant de répondre aux nombreux défis d’institutions devenues complexes. Dans ce sens, lier Rennaz au CHUV sur le plan de la gouvernance biaise les réflexions. En revanche, s’il existe un domaine dans lequel les deux hôpitaux peuvent être allégrement comparés, c’est celui des finances. Car le CHUV devient, comptes après comptes, une bombe à retardement financière, dont la responsabilité n’incombe qu’au Canton.

Écrit par :

Philippe Miauton

Directeur de la CVCI