Le Parlement fédéral a été presque entièrement renouvelé le week-end dernier. Dès le 4 décembre, les élus devront empoigner des dossiers chauds, dont celui sur nos rapports compliqués avec l'Union européenne. L'économie attend des avancées rapides sur ce thème central. A cette aune, le second tour des Etats dans le canton de Vaud est crucial et mérite une forte mobilisation.
Comme prévu, hélas, la question européenne a été mise en sourdine pendant la campagne pour les élections fédérales. Aucun candidat ou presque ne s'est risqué à aborder ce thème pour le moins clivant. Il est vrai que les atermoiements du Conseil fédéral dans ce dossier n'invitaient guère à sortir du bois. Il est pourtant grand temps que la Berne fédérale entame des négociations en vue de consolider une voie bilatérale de plus en plus chancelante.
Dans ce contexte, il est regrettable que le premier tour vaudois des élections au Conseil des Etats ait vu Pierre-Yves Maillard être élu. Lui qui, comme président du puissant syndicat USS, est le principal opposant aux accords bilatéraux, réussissant à lui seul à bloquer notre progression dans ce dossier. Au vu des résultats vaudois équilibrés gauche-droite au Conseil national, il est désormais logique et préférable pour le dossier européen d'élire au second tour le candidat Pascal Broulis, qui est conscient de la nécessité de ces accords pour notre prospérité. Ce d’autant plus que le Vert Raphaël Mahaim a des positions bien plus à gauche - oui c’est possible! – que Pierre-Yves Maillard.
Le Conseil fédéral a annoncé en juin dernier avoir mis en boîte les paramètres d'un mandat de négociation avec l'UE, définissant les objectifs généraux et les domaines qui doivent être couverts, ainsi que les objectifs spécifiques pour chaque domaine. Cette approche doit permettre de trouver des solutions aux dossiers actuellement à l'arrêt, comme le programme de recherche européen Horizon Europe et le programme Erasmus. Des solutions semblent même se dessiner en ce qui concerne les aides d’État, la directive citoyenneté de l’UE et les mesures d’accompagnement. A voir.
L'énergie, domaine critique
L’économie de notre pays, qui constitue le socle de notre prospérité, attend aussi et surtout des avancées significatives dans les domaines de l’électricité. L'incertitude qui continue de peser sur notre approvisionnement énergétique en hiver nécessite certes un développement soutenu des énergies renouvelables, mais aussi un accord visant à régler les échanges transfrontaliers d’électricité, ainsi qu’à assurer l’accès de la Suisse au marché européen de l’électricité. Les entreprises ont besoin de sécurité dans ce domaine critique.
Le temps presse! Sans une normalisation rapide de nos relations avec l'UE, qui demeure notre principal partenaire commercial, les accords bilatéraux vont poursuivre leur lente et dangereuse érosion. Bruxelles a fait part à plusieurs reprises de sa volonté d’avancer rapidement sur ce dossier et de le boucler au plus tard d’ici à l’été 2024, avant l'entrée en fonction de la future Commission issue des élections européennes du printemps à venir.
Pour le candidat de l'ouverture
La balle reste dans le camp du Conseil fédéral, mais le Parlement aura lui aussi son mot à dire. J'ose espérer qu'il saura prendre ses responsabilités le moment venu. Dans ce sens, l'électorat vaudois serait donc bien inspiré d'envoyer au Conseil des Etats, lors du second tour du 12 novembre prochain, le candidat le plus à même de soutenir la voie de l'ouverture.
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