A l'heure où une nouvelle législature fédérale débute, il est crucial de rappeler que les contacts entre les milieux politiques et économiques demeurent indispensables pour relayer les besoins des entreprises. Ce lien avec le terrain doit être maintenu pour la prospérité du pays.
Ils sont au nombre de dix-sept, les élus romands aux Chambres fédérales - dont sept Vaudois et Vaudoises - qui ont effectué leurs premiers pas officiels ce lundi à Berne. S'ils ne sont pas tous des novices en politique, ils vont vite avoir la confirmation que la majeure partie des décisions importantes pour l'économie se prennent à l'échelon fédéral. Alors que, par le passé, de grandes figures issues du monde des affaires se retrouvaient sous la Coupole – comme Alfred Escher ou Gottlieb Duttweiler -, les entrepreneurs restent toutefois une espèce plutôt rare aujourd'hui et on y trouve quelques petits entrepreneurs et fort peu de dirigeants de grands groupes. «Dans un monde si concurrentiel, rapide et en constante évolution, cela devient assez difficile pour un chef d’entreprise de libérer du temps pour s’engager en politique», a expliqué récemment Jean-François Manzoni, président de l’IMD, dans les colonnes du «Temps».
Dans ce contexte, pas besoin d'être grand clerc pour imaginer que le monde économique nécessite d'avoir des relais sur la scène fédérale pour porter ses préoccupations. C'est pour cette raison que la CVCI, en particulier, organise chaque année des événements et des rencontres avec les parlementaires permettant de mettre en lumière des problématiques importantes propres aux entreprises.
Confiance à restaurer
L'économie, contrairement à l'image calamiteuse qu'en donnent trop souvent des partis dogmatiques, n'est pas le mal: c'est grâce à elle que la Suisse connaît une grande prospérité depuis des décennies. Son rôle doit être mis en exergue plutôt que d'être combattu systématiquement. Elle doit aussi faire sa part en racontant mieux qu'elle ne le fait ses hauts faits – et ils sont nombreux à l'heure des défis climatiques et énergétiques -, et en expliquant comment le système profite à chacun. Il est d'autant plus important de rappeler ce rôle capital qu'à l'heure actuelle, la confiance de la population dans les grandes institutions politiques, militaires, ecclésiastiques et économiques s'étiole.
Je parlais du rôle de relais que doivent jouer les parlementaires: il apparaît que le domaine de l'innovation est peu porté dans les travées fédérales, et c'est là un grand souci. Le canton de Vaud, avec ses hautes écoles et ses entreprises actives dans le numérique, a besoin de voir ces préoccupations relayées et entendues à l'échelon fédéral.
Au plan de la politique, d’importants débats parlementaires et des votations populaires visant à pérenniser les assurances sociales, notamment la réforme de la prévoyance professionnelle (LPP), se profilent à l'horizon. Sans parler de la politique européenne, qui nécessite d'avoir de bonnes relations avec notre principal marché.
Si les discussions risquent d'être polarisées, il est réjouissant d'observer que le peuple a souhaité renforcer la présence d'élus et d'élues favorables à l’économie lors des dernières élections. On peut a priori espérer que les inquiétudes des entrepreneurs seront davantage relayées par les politiques. Avec les échanges qu'elle suscite à travers ses événements et rencontres, la CVCI continuera inlassablement d'apporter sa pierre à l'édifice de la prospérité.
Comments ()