Les conséquences économiques de la pandémie actuelle font peser de lourdes menaces sur le domaine de l’apprentissage. La période habituelle de recrutement entre avril et août est fortement entravée. Il y a pourtant urgence à soutenir aujourd’hui la relève de demain.
Faillites d’entreprises formatrices, chômage et licenciements, incertitudes quant à l’avenir, priorités financières et organisationnelles revues dans l’économie: la crise sanitaire n’incite guère aux investissements, en tout cas dans un avenir proche. Elle pourrait ainsi pousser plus d’une entreprise à renoncer à engager des apprentis pour 2020-2021. Ce serait pourtant un bien mauvais calcul, car renoncer à former la relève aujourd’hui aura un impact fâcheux dans les prochaines années. Disposer de personnel qualifié est l’une des conditions nécessaires à la reprise économique et à sa consolidation dans la durée. En outre, l’apprentissage joue un rôle central dans l’insertion sociale et économique des jeunes, et limite en cela les risques de les voir glisser vers une situation de rupture.
L’expérience montre qu’une formation professionnelle solide a une incidence directe sur la santé de l’économie. De nombreuses études l’attestent. C’est pourquoi, lors de chaque fléchissement conjoncturel, des initiatives visant à relancer l’apprentissage ont être prises tant au plan fédéral que cantonal. Ce fut en particulier le cas en 1997, puis en 2009. Les collectivités publiques ont pris des mesures d’aides et de soutien dans différents domaines pour lutter contre les effets de la crise sanitaire actuelle. Celui de l’apprentissage ne doit pas faire exception.
Des mesures concrètes
Dans ce contexte, les associations économiques vaudoises, dont la CVCI, ont adressé la semaine dernière une lettre au Conseil d’Etat par laquelle elles demandent des mesures complémentaires ou subsidiaires à celles mises en œuvre par les autorités fédérales. Une initiative en faveur de la formation des jeunes figure en bonne place sur la liste: les entreprises qui engagent un apprenti en août 2020 devraient bénéficier, à titre exceptionnel, de la prise en charge de 50% du salaire de l’apprenti durant la première année d’apprentissage. Nous attendons impatiemment la réponse du Château.
La Confédération, de son côté, a rapidement empoigné le problème. Elle a mis sur pied, jusqu’à la fin de l’année, une «Task Force Perspectives Apprentissage 2020», qui sera chargée de promouvoir le recrutement d’apprentis et l’embauche de titulaires d’une formation professionnelle. Partie prenante, l’Union patronale suisse soutient cette initiative et ses objectifs. La task force ambitionne de pourvoir les plus de 15’000 postes d’apprentissage encore vacants.
Engager des apprentis et les embaucher autant que possible après leur formation devrait être l’une des préoccupations des chefs d’entreprise à l’heure de la reprise. Octroyons-leur les moyens de remplir cet objectif gage d’avenir.
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Signé : un ancien apprenti, qui n'a jamais regretté son choix.