La septième édition de l’étude fiscale comparative publiée par la CVCI rappelle que l’imposition dans le canton de Vaud reste l’une des plus élevées du pays. Cette réalité impose de revoir la taxation des personnes physiques et d’améliorer notre attractivité.
Les années et les crises se succèdent, et une réalité demeure: le canton de Vaud reste, en comparaison intercantonale, celui qui impose le plus lourdement les personnes physiques. Après la pandémie liée au Covid, la guerre en Ukraine plonge aujourd’hui le tissu économique dans l’incertitude. Ce contexte instable commande de donner davantage de marge de manœuvre aux entrepreneurs qui investissent dans leur outil de travail et créent des places de travail. La classe moyenne, pour sa part, a grand besoin de voir son pouvoir d’achat revu à la hausse après des années de sacrifices passées à renflouer les caisses de l’Etat. Forte de ces constats, la CVCI publie la septième édition de son étude fiscale comparative, à travers laquelle elle enjoint le gouvernement à réformer la fiscalité des personnes physiques et à améliorer l’attractivité du Canton.
Notre publication le confirme: Vaud demeure dans le trio de tête des cantons imposant le plus lourdement les contribuables. Pour ces derniers, aucune évolution significative n’a été observée sur ce point depuis plus de vingt ans. A cela s’ajoute l’explosion de taxes diverses destinées à financer les projets étatiques. Pour les Vaudoises et les Vaudois, la pilule est amère. Une révision de l’imposition sur le revenu et sur la fortune apporterait une bouffée d’oxygène bienvenue à la population, en particulier à la classe moyenne. Une baisse fiscale contribuerait en outre à éviter des départs de contribuables et des délocalisations d’entreprises.
Finances enviables
L’état des finances vaudoises est enviable, car le Canton dégage des bénéfices depuis dix ans: on approche ainsi des 6 milliards cumulés. Par ailleurs, sur ces quinze dernières années, le PIB vaudois a crû davantage que le PIB moyen de la Suisse, pendant que les revenus fiscaux augmentaient de 69% sur la période allant de 2005 à 2020. Il est grand temps que les assujettis soient récompensés de leurs efforts répétés, tout comme les entrepreneurs qui ne ménagent pas leurs efforts pour surmonter crise après crise.
En matière de fiscalité des entreprises, justement, le canton de Vaud a joué un rôle moteur dans les réformes fédérales avec la RIE III et la RFFA. Ces dernières ont permis de stimuler l’attractivité de notre tissu économique. Mais rien ne semble décidément acquis, car l’OCDE a décidé, à fin 2021, de mettre en application un taux d’imposition minimal de 15% sur les bénéfices des grandes multinationales. Cette décision va obliger notre pays à faire preuve d’agilité. Le maintien de notre compétitivité dépendra de notre capacité à accompagner les entreprises dans ce contexte nouveau. Le taux d’impôt sur le bénéfice va à l’évidence perdre en importance en tant que facteur de différenciation pour déterminer la localisation de nouvelles activités. Il s’agira désormais de faire la différence sur nos concurrents à travers des conditions-cadres renforcées. Pour nos édiles, l’heure est aussi venue d’innover.
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