Durement impactées par la crise sanitaire et économique causée par le Covid-19, les entreprises vaudoises comptent sur un retour à la normale au second semestre, mais aussi sur des mesures d’aides complémentaires. Tels sont les enseignements majeurs du sondage que la CVCI vient d'effectuer auprès de ses membres.
Le coronavirus soumet les entreprises vaudoises à une épreuve d’une ampleur inédite depuis la Seconde Guerre mondiale, qui débouchera sur une récession probablement inégalée. Fort heureusement, celles-ci sortaient d’un exercice 2019 positif et notre économie était structurellement stable au moment où cette crise s'est déclenchée. La marche des affaires s’est révélée bonne à excellente pour 45% des répondants l’an dernier selon notre enquête conjoncturelle de printemps, et ceci tant dans l’industrie que dans les services. Mais si l’année 2019 avait débouché sur des résultats solides et que 2020 s’annonçait favorable, la situation a brutalement changé en mars dernier.
Les conséquences de la crise liée au coronavirus sont multiples et touchent pratiquement l’ensemble du tissu économique selon le sondage complémentaire mené par la CVCI, auquel plus de 500 de ses membres ont pris part. Ces effets devraient être durables et importants, puisque 90% des entreprises s’attendent à ce que leur trésorerie soit impactée négativement dans les trois mois qui viennent. Le marché de l’emploi devrait également être durement touché: quatre répondants sur cinq prévoient un impact négatif sur le nombre d’équivalents temps plein si cette crise venait à durer trois mois ou davantage. Baisse de la demande, perte de clientèle, licenciements, faillites, inflation, problèmes d’approvisionnements: ces différentes craintes sont également partagées abondamment par les entreprises. Mais chaque crise amène son lot d'opportunités: accélération de la numérisation, changements de consommation et de production, développement de la créativité et de l’inventivité, simplification de certaines procédures sont évoquées par les sondés. La moitié des sociétés interrogées s’attendent à ce que cette situation ait aussi quelques effets positifs.
Des aides jugées efficaces… mais incomplètes
Les autorités fédérales ont rapidement pris des mesures d’aide exceptionnelles pour répondre à cette situation imprévisible. Si elles saluent ces décisions, les entreprises estiment qu'il convient d’y apporter encore des correctifs et des améliorations, en tenant compte de la situation des différentes entités constituant notre tissu économique. La question des aides pour les indépendants et pour les start-up, largement citées, ont été prises en compte depuis lors. Au niveau des soutiens supplémentaires à envisager, de nombreuses voix réclament l'octroi d'aides à fonds perdus. Les entreprises suggèrent aussi une adaptation des loyers, des allègements fiscaux pour les personnes morales et physiques, un allongement du montant et du délai des soutiens octroyés, ainsi qu'un report des délais de paiements (impôts, AVS, TVA), autant de suggestions qui pourraient être entendues par la Confédération et/ou le Canton. Au vu de la diversité des branches et des entreprises touchées, les réponses apportées devront être diverses et intelligemment ciblées.
L’incertitude règne toujours
Une grande question interpelle nos sondés: jusqu’à quand cette crise affectera-t-elle la marche des affaires des entreprises? A en croire les appréciations récoltées dans cette enquête, la reprise devrait être progressive et suivre le rythme du déconfinement graduel. Si près d’un tiers des membres interrogés prévoient une normalisation de leurs activités pour cet automne, ils sont environ un quart à envisager une reprise dans le courant de l’été. Une proportion similaire s’attend même à une normalisation début juin déjà. Seul 10% du panel ne prévoit un retour à la normale qu’en 2021.
Si une bataille est en passe d’être remportée, la guerre n’est pas encore gagnée et l’incertitude, ennemie absolue des entreprises, ne devrait pas s’estomper de sitôt. La CVCI continuera à s’engager sans relâche pour accompagner les entreprises au mieux et faire remonter leurs besoins auprès des autorités. La pérennité de notre tissu économique et des emplois sont en jeu.
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