L’écosystème entrepreneurial et économique du Canton était réuni le mercredi 10 mai au Théâtre de Beaulieu, en présence notamment d’Albert Rösti, conseiller fédéral, et d’Isabelle Moret, conseillère d’Etat vaudoise, pour célébrer les 125 ans de la CVCI. Depuis 1898, le tissu économique vaudois a évidemment beaucoup changé, la chambre de commerce qui s’engage pour favoriser son développement aussi. L’occasion était donc belle de revenir sur cette histoire, mais aussi de mettre en valeur le dynamisme des entreprises et start-up qui font le succès de l’économie vaudoise. Les deux orateurs l’ont souligné dans leurs allocutions. Plus de 1200 invités ont répondu présents et ont échangé ensuite parmi les stands de 77 entreprises exposantes, au Centre des congrès de Beaulieu.
Se plonger dans ces 125 dernières années, c’est prendre la mesure des bouleversements et de l’impact du temps. Sur les hommes et les femmes, les modes de vie, la vie sociale et professionnelle, les entreprises, les métiers. En 1898, l’Union Vaudoise du Commerce et de l’Industrie (UVCI) est créée dans un contexte de difficultés économiques. Cette année-là, on commémore le centenaire de l'indépendance vaudoise et le chocolat devient, en Suisse, le deuxième produit d’exportation après… le fromage! L’UVCI traverse ensuite, avec ses membres, la Première Guerre mondiale et, en 1920, ouvre son service export pour répondre au mandat de légalisation des marchandises confié par la Confédération aux Chambres de commerce. Un mandat qu’elle honore au quotidien depuis lors.
En 1929, l’UVCI change de raison sociale et devient la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie. Les crises récentes nous aident à imaginer ce que la crise économique et financière des années 1930 a signifié pour notre économie et ses acteurs. Les exportations s’effondrent. Une des huit grandes banques du pays fait faillite, et en hiver 1935, plus de 8% de la population active est touchée par le chômage. La pauvreté frappe alors près d’un habitant sur cinq. Les chiffres ne mentent pas : non, tout n’était pas mieux avant.
L’innovation, l’évolution, le développement et la diversité de notre tissu économique ont fait la force et la résilience de l’économie vaudoise. La CVCI s’est engagée dès l’origine parce qu’elle croyait en cette dynamique positive. Après la Seconde Guerre mondiale, le projet de percement du tunnel routier du Grand-Saint-Bernard était essentiel pour les entreprises suisses et, plus largement, la croissance économique. En 1946, le résultat obtenu fut clairement bénéfique à la prospérité de notre pays.
Si l’engagement historique de la CVCI et les exemples de sa capacité à œuvrer au service de ses membres constituent une fierté, pour Philippe Miauton, directeur actuel de la CVCI, ils nous rappellent aussi que rien n’est acquis : « Les crises traversées l’ont clairement démontré. Pensez à la crise de 1929, au refus de l’EEE ou, plus récemment, à la crise sanitaire et à ses impacts. » Le côté serviciel de la CVCI, son rôle de soutien et de conseil aux PME, s'est ainsi renforcé avec les années, jusqu’à prendre une dimension inédite lors de la pandémie.
« Dans les dossiers de l’UE, de l’énergie, de l’emploi ou encore des infrastructures, rien n’est certain et les enjeux changent toujours plus vite, souligne Philippe Miauton. De ce point de vue, si la CVCI a évidemment évolué, au même titre que le tissu économique qu’elle accompagne, son rôle grandit. Il le faut pour répondre aux défis auxquels les entreprises sont confrontées et pour dessiner des conditions-cadres propices à leur dynamisme. Parce que plus le contexte économique et géopolitique se complexifie, plus ces défis s’accélèrent. »
Le rejet en votation populaire de l’Espace économique européen en 1992 a été, par exemple, une grande déception pour les associations et les acteurs économiques. Pour contrer la péjoration des conditions-cadres, la CVCI lancera dès 1993 un vaste programme de revitalisation de la place économique vaudoise, notamment une série de mesures en faveur de la création d’entreprises. Ce programme débouchera entre autres sur la création de l'Association vaudoise pour la promotion des innovations et des technologies (AIT), plus tard remplacée par Innovaud. Puis sur la Fondation pour l’innovation technologique (FIT), dans le but de favoriser le lancement et le développement de jeunes entreprises prometteuses.
En 2007, la CVCI participera à la création de la Fondation d’accueil de jour de la petite enfance, parce que faire progresser l’égalité hommes-femmes sur le marché du travail passe entre autres par des solutions de garde concrètes. Et un an plus tard, toujours afin de favoriser le développement des entreprises de la région, la CVCI sortira sa première étude fiscale comparative, intitulée « Fiscalité vaudoise: comparaisons intercantonales ». Un dossier sur lequel elle n’a cessé de s’engager depuis, jusqu’à l’acceptation de la RIE III vaudoise, entrée en vigueur en 2019, et de la RFFA en 2020. Des succès profitables à la prospérité vaudoise et suisse.
Du point de vue des personnes physiques, l’imposition vaudoise reste très élevée en comparaison intercantonale. Raison pour laquelle l’engagement de la CVCI n’a jamais faibli, jusqu’à récolter des signatures pour lancer l’initiative « Baisse d’impôt pour tous » avec les autres faîtières économiques vaudoises, récoltant plus de 28'000 signatures en avril dernier. Un résultat qui ne laisse planer aucun doute sur la volonté d’une part importante de la population de voir enfin baisser sa facture fiscale. « La fiscalité des personnes morales et physiques est l’un des dossiers sur lequel la CVCI s’est beaucoup investie ces dernières années, note Philippe Miauton. Claudine Amstein, qui a été directrice jusqu’en mai 2022, a accompli un travail de fond pour faire entendre la réalité vécue par les entreprises, les entrepreneurs, mais aussi l’impact négatif et les dangers d’une fiscalité trop lourde pour la prospérité du Canton. L’attractivité et la compétitivité sont des éléments-clés, notamment pour garantir les emplois dans notre région et pas seulement pour conserver ses contribuables. »
Ce mercredi, après l’Assemblée générale statutaire de la CVCI, la célébration de son 125e anniversaire au Théâtre de Beaulieu a réuni plus de 1200 invités. Ils ont notamment apprécié l’hommage rendu par Albert Rösti, dans son allocution, à la CVCI et au tissu économique vaudois. Christophe Dubi, directeur exécutif des Jeux olympiques pour le CIO, a quant à lui mis en perspective les enjeux liés à la pérennité des JO dans l’avenir. Aude Pugin, présidente de la CVCI et CEO d’APCO Technologies, a pour sa part mis en lumière les défis à venir pour le Canton et la Suisse tout en remerciant chaleureusement les entreprises présentes pour leur confiance. Après la cérémonie, 77 stands d’entreprises de la région ont animé le « Carrefour vaudois », créé pour l’occasion dans la Halle 1 de Beaulieu avec le soutien des partenaires de l’événement – la Fondation Avena, la BCV, La Mobilière, Swisscom et de Rham – que la CVCI remercie chaleureusement pour leur soutien.
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Philippe Miauton, Directeur, 079 277 68 41 - philippe.miauton@cvci.ch