Après plus d'une année de crise sanitaire et économique, des signes encourageants de reprise économique se font jour un peu partout dans notre pays, et dans le canton de Vaud en particulier. Les carnets de commande des membres de la CVCI se remplissent. Au premier trimestre 2021, l’industrie des machines, des équipements électriques et des métaux (industrie MEM) indiquait une nette amélioration de la situation. Ainsi, les entrées de commandes ont augmenté de 4,8% par rapport à la même période de l’année précédente. Les exportations ont également progressé (+3,3%). Le soutien aux entreprises vaudoises, qui a connu une année record en 2020, confirme que la tendance va dans la bonne direction.
Cette embellie est toutefois pondérée par un certain nombre de défis nés de la pandémie. Les matières premières manquent encore et l'approvisionnement reste compliqué, qu'il provienne du fret maritime ou aérien. Un article du «Temps» paru la semaine dernière indiquait que les patrons suisses devaient jouer des coudes et déployer des trésors de patience et d'ingéniosité pour mettre la main sur du cuivre, du bois ou du plastique. Corollaire de cette nouvelle difficulté: les prix des matières premières grimpent. La marge s'en trouve bien évidemment affectée, car il est difficile de répercuter ces hausses sur le prix des produits. Les difficultés de s'approvisionner rallongent en outre les délais de livraison. Il reste que pour les industriels, mieux vaut cela que d'être contraint à l'inactivité.
Toutes les entreprises se retrouvent dans cette situation, mais elles ne sont pas toutes touchées dans la même mesure. «L’impact va dépendre de trois facteurs, analysait Frédéric Potelle, directeur de la recherche chez Bordier, dans ce même article: de la part des achats de matières dans le chiffre d’affaires, du niveau de marge de l’entreprise et de sa capacité à transférer les hausses dans les prix de vente.»
L'innovation a le vent en poupe
Autre élément conjoncturel favorable: l'innovation a le vent en poupe en terre vaudoise. En dépit du ralentissement de l’économie, 35 nouvelles start-up ont été créées l'an dernier avec le soutien d’Innovaud, l’agence pour l’innovation du canton, et les sept parcs d’innovation et incubateurs vaudois hébergent le nombre record de 621 entreprises et 6484 emplois. Par le biais de son Service de la promotion de l’innovation et de l’économie, le Canton a distribué – à fonds perdu – quelque 5,93 millions de francs, un chiffre en hausse de près de 4% par rapport à l’année précédente, et qui constitue un record.
De son côté, la Fondation pour l’innovation technologique (FIT) a octroyé des soutiens aux start-up innovantes pour un montant dépassant les 6 millions de francs, un chiffre réjouissant. Les investissements ont redémarré plus rapidement que prévu, dans le Canton comme ailleurs dans le monde. Les projets sont mieux encadrés aujourd’hui et, du point de vue des investisseurs, le capital-risque semble à nouveau très intéressant.