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Prendre moins l'ascenseur, une attitude "téléthonique" socialement responsable

    
Adoptez une «Attitude Téléthonique» : prenez moins l'ascenseur, c'est bon pour la santé, c'est bon pour la planète et c'est également socialement responsable puisque vous aidez ceux qui en ont vraiment besoin. La société pharmaceutique Debiopharm Group, membre de la CVCI et basée à Lausanne, et la Fondation Téléthon Action Suisse, qui récolte des fonds pour aider des personnes atteintes de maladies génétiques rares, se sont associées dans cette démarche à laquelle ils souhaitent rallier de nombreuses sociétés. Les entreprises participantes invitent leurs collaborateurs à prendre moins souvent l'ascenseur, toute l'année. En contrepartie, elles versent à la Fondation Téléthon une somme calculée au prorata de la diminution de la fréquentation des ascenseurs qui correspond aux économies ainsi réalisées. Explications et détails avec Thierry Mauvernay, administrateur-délégué de Debiopharm Group, et David Fasola, président de la Fondation Telethon Action Suisse (FTAS)
 
Pourquoi l'engagement de Debiopharm Group ? Thierry Mauvernay : Debiopharm a décidé de soutenir financièrement le Téléthon en Suisse. Cependant, plutôt que de nous contenter de signer un chèque, nous avons souhaité également associer nos collaborateurs à cette démarche. Une entreprise fédère ses employés autour de valeurs communes. Si nous voulons être pérennes, il nous faut pratiquer ces valeurs dans la durée. Les employés de Debiopharm soutiennent déjà, en partenariat avec Helvetas, l'apport d'eau potable en Mauritanie. Ils contribuent aussi à financer un orphelinat en Bolivie ainsi que l'action «Les Pinceaux magiques» en Valais qui propose des activités de peinture sur soie pour des enfants hospitalisés ou malades à domicile.
 
Avec Attitude Téléthonique, vous vous rapprochez de votre métier de base… Ce n'est pas le financement de la recherche pharmaceutique qui nous intéresse directement avec cette démarche. Il s'agit surtout d'aider à la prise en charge des malades. C'est là qu'il y a un énorme travail à faire. L'Attitude Téléthonique permet d'associer et de sensibiliser nos collaborateurs à ce problème, dans la convivialité.
 
Pourquoi lier cette opération aux ascenseurs ? Un expert américain de la santé a mis en lumière que si tous les ascenseurs démarraient au 3e étage, le nombre de personnes atteintes de maladies comme le diabète ou l'obésité pourrait reculer de 25 à 30 %. Avec l'Attitude Téléthonique, nous encourageons donc les collaborateurs à prendre soin de leur santé. En janvier 2015, l'utilisation des trois ascenseurs de Debiopharm a déjà reculé de 25 %. Pour le Téléthon, le gain pourrait être important. Avec un apport financier symbolique pour chaque entreprise, de l'ordre de 700 francs par an, cette opération permettra de réunir de 500'000 à 1 million de francs annuels supplémentaires, et ce si seulement 2 % du parc immobilier suisse participe à l'action. Nous souhaitons par ailleurs simplifier la démarche : les entreprises peuvent par exemple convenir d'une vignette à 20 francs par mois et par ascenseur.
  Qu’attend la FTAS de ce partenariat ? David Fasola : Les dons au Téléthon stagnent. Nous étions à 4 millions de francs par an il y a une dizaine d’années, contre 2,3 millions en 2013. La moitié de cette somme va à la recherche universitaire, l’autre moitié à des mesures de soutien, comme des camps de vacances. Mais soyons concrets… les parents d’un enfant atteint de myopathie me racontaient récemment que leur fils doit être retourné toutes les deux heures, pendant son sommeil. Les parents se relaient toute l’année, pour assurer ce geste. Nous organisons un camp annuel pour ces enfants et cela laisse une semaine à la famille pour se ressourcer. C'est une bouffée d’oxygène inestimable ! Pour les malades, c’est également fantastique, certains d’entre eux s’essaient même au parapente, quelque chose qui n’est pas concevable sans un support comme le nôtre. Des objectifs chiffrés ? Si une petite partie des entreprises, et surtout leurs employés, jouent le jeu, nous pourrions revenir aux niveaux de dons qui étaient ceux qui prévalaient il y a dix ans ! L’utilisation de notre argent est dûment contrôlée par l’autorité de surveillance. L’argent récolté sert à aider quelque 20'000 malades en Suisse. Nous disposons d’un réseau de 4000 bénévoles. Que diriez-vous pour convaincre employés et entreprises à s’associer ? «Des muscles sains au service des muscles malades.» La démarche consistant à éviter l’ascenseur permet de participer activement au soutien des malades atteint de pathologies génétiques rares. Se mobiliser au sein d’une entreprise permet de soulager les malades et leurs proches, et aussi de faire connaître cette problématique. Propos recueillis par Philippe Gumy
Contact

Romaine Nidegger

Responsable du dossier Réglementation