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Dynamisme dans les services, difficultés dans l’industrie : le fossé se creuse au sein de l’économie vaudoise

    

Malgré un contexte international toujours perturbé, la situation conjoncturelle est jugée globalement favorable par les entreprises vaudoises. La marche des affaires s'avère ainsi «bonne à excellente» pour 36% des membres de la CVCI sondés, contre «mauvaise à médiocre» pour 21% d'entre eux. Toutefois, si la situation dans les services reste positive, avec notamment une progression des emplois, les entreprises industrielles sont quant à elles nombreuses à déclarer une marche des affaires négative, ainsi que des effectifs en baisse. Ce fossé sectoriel devrait rester important au vu des prévisions établies pour l’an prochain. En effet, si un affaiblissement du dynamisme dans le secteur tertiaire n’est pas à l’ordre du jour, la situation ne devrait guère s’améliorer pour les entreprises industrielles.

Portée par un secteur des services dynamique, la marche des affaires a évolué favorablement cette année pour les entreprises vaudoises. Toutefois, bien que les résultats soient globalement positifs et conformes aux attentes exprimées lors de l’enquête d’automne dernier, le contraste entre les secteurs secondaire et tertiaire s’est encore accentué depuis. En effet, la situation a continué d’évoluer positivement dans les services alors qu’elle s’est péjorée dans l’industrie, une tendance qui devrait par ailleurs perdurer au cours des mois à venir.

Bien que la pression sur les prix se soit affaiblie, la situation financière des sociétés sondées s’est globalement détériorée et près de 30% des entreprises industrielles jugent négativement leurs marges d’autofinancement. De plus, la propension à investir dans le secteur secondaire se révèle très faible en comparaison historique, ce qui laisse augurer des difficultés quant au maintien de la compétitivité – déjà amoindrie par la force du franc – de certains pans de l’industrie.

Des salaires réels à nouveau en hausse

L’augmentation des salaires a été marquée en début d’année, à 2,0% en moyenne, et bien supérieure au renchérissement des prix de 1,2% prévu pour 2024. Par ailleurs, malgré un contexte difficile et une inflation en net recul, les entreprises vaudoises vont à nouveau consentir à un effort important en termes d’augmentation salariale en 2025. Celle-ci devrait en effet s’élever à 1,5% en moyenne – et ce tant dans le secteur secondaire que tertiaire – alors que la hausse des prix est attendue à 0,7% l’an prochain.

Situation contrastée au niveau de l’emploi

L’évolution des effectifs s’est avérée globalement positive cette année, en particulier dans les entreprises de plus de 30 collaborateurs, qui ont été plus d’un tiers à procéder à des engagements au cours des 12 derniers mois. En revanche, les résultats se sont révélés moins bons qu’escomptés dans l’industrie, où une société sur cinq a été contrainte de réduire la voilure. La tendance devrait heureusement s’inverser pour ce secteur l’an prochain, alors que le dynamisme restera de mise dans les services. 

Les entreprises souhaitent poursuivre les échanges avec l’Union européenne…

A l’heure où les négociations entre la Suisse et l’Union européenne (UE) autour du paquet dit des « Accords bilatéraux III » sont sur le point d’aboutir, la prise de température auprès des entreprises fait ressortir un large soutien à la poursuite des échanges avec l’UE. A l’heure actuelle, près d’un répondant sur deux emploie de la main-d’œuvre provenant de l’UE. Par conséquent, l’accord sur la libre circulation des personnes est considéré comme le plus important par les sociétés sondées. Toutefois, ces dernières sont conscientes du fait que de nombreux secteurs sont tributaires d’un accord avec l’Union européenne, que ce soit dans les domaines de la recherche, de l’électricité ou encore des transports, pour ne citer que ceux-ci. Dès lors, plus de 40% des entités sondées estiment que les accords bilatéraux III auraient un impact positif sur la marche de leurs propres affaires, alors que seules 4% perçoivent des conséquences négatives. Même si une partie des entreprises ne se sentent pas directement concernées, elles sont d’avis que l’impact sur l’essor économique de la Suisse serait largement positif. Il ressort finalement de cette enquête qu’un travail d’information et de sensibilisation est encore nécessaire sur le contenu du paquet des accords bilatéraux III, notamment sur la question de la protection des salaires. Les négociations n’ayant pas encore abouties, certaines entreprises estiment probablement qu’il est trop tôt pour se prononcer. Cette retenue s’explique sans doute également par l’abandon soudain des discussions sur l’accord-cadre en 2021 par le Conseil fédéral.

…et renforcer leurs relations commerciales avec de nouveaux partenaires

Au-delà de la nécessité de développer nos relations avec l’Union européenne, la diversification des débouchés et des accords commerciaux est plébiscitée par les entreprises. Trois quarts d’entre elles sont d’avis que la Suisse devrait renforcer ses relations commerciales avec d’autres partenaires que l’UE. Principalement avec les Etats-Unis – désormais première destination des exportations suisses – mais la Chine, l’Inde ainsi que le reste de l’Asie sont également des débouchés encore à développer pour de nombreux répondants. La signature d’un accord de libre-échange entre la Suisse et l’Inde, annoncée en début d’année, répond donc à un besoin concret des entreprises. Ces dernières ne sont toutefois pas prêtes à ce que de tels accords soient conclus à n’importe quelles conditions. En effet, si la majorité des sondés considèrent la facilitation administrative comme étant l’élément prioritaire, près de la moitié des entreprises jugent que la protection contre le dumping environnemental et social est le critère le plus important lors des négociations, devant la baisse des droits de douane et la protection de la propriété intellectuelle.

A l’heure où la mondialisation est remise en question et où des mesures protectionnistes ne cessent d’être instaurées dans de nombreux pays, le message des entreprises vaudoises est clair : la coopération, la collaboration et les échanges sont d’une importance cruciale pour notre économie.

Une enquête représentative

L'enquête a été menée par la CVCI entre fin août et début octobre 2024. Près de 25% de ses membres y ont répondu ; ce qui correspond à 734 réponses (176 entreprises industrielles et 558 sociétés de services). L'ensemble des entreprises ayant répondu occupent plus de 48'000 collaborateurs dans le canton, ce qui rend les tendances dégagées très représentatives.

Communiqué de presse en pdf


Contacts pour plus d'informations:

Patrick Zurn - Responsable économique – 076 373 36 20
patrick.zurn@cvci.ch

Philippe Miauton – Directeur – 079 277 68 41
philippe.miauton@cvci.ch

Et résultats détaillés sur www.cvci.ch/enquetes