La population genevoise votera le week-end prochain sur une baisse générale de l’impôt cantonal sur le revenu de 8,7%. En cas d'acceptation, les deux tiers des contribuables verraient leur facture baisser. Un bol d’air pour la classe moyenne qui devrait inspirer les Vaudois.
Le canton de Vaud n'est pas le seul cancre du pays en matière d'imposition individuelle. Son voisin genevois le devance même sur ce terrain-là. Aussi la population du bout du lac attend-elle avec impatience les votations du 24 novembre prochain. Entre autres objets, les Genevois se prononceront sur une baisse générale de l’impôt sur le revenu des personnes physiques. S’ils l’acceptent, deux contribuables du canton sur trois verraient la douloureuse fiscale diminuer en moyenne de 8,7%. La réforme serait effective dès le 1er janvier. A la clef pour l’Etat de Genève: une perte de recettes est estimée à 326 millions de francs, à quoi s’ajoutent 108 millions pour les 45 communes du canton. Seule la gauche s'oppose – évidemment… - à la réforme.
Une bénédiction pour la classe moyenne
Cette baisse s'annonce comme une bénédiction pour la classe moyenne, notamment, étranglée par l'inflation, la hausse des loyers et l'envol récurrent des primes d’assurance maladie. Une baisse d'impôts, voilà un bon moyen de rendre du pouvoir d’achat à la population. Même si elles sont plombées par une dette s'élevant à plus de 10 milliards de francs (!), les autorités cantonales sont prêtes à consentir une baisse fiscale substantielle grâce, notamment, à deux exercices comptables positifs.
La situation genevoise n'est donc pas sans rappeler celle qui prévaut de ce côté-ci de la Versoix. Chez nous aussi, la fiscalité cantonale prend des allures confiscatoires, alors que le Canton vient d'aligner pendant plus de dix ans des résultats budgétaires très positifs et avoue une dette de moins d'un milliard de francs. C'est la raison pour laquelle les organisations économiques du canton, dont la CVCI, ont déposé au printemps 2023 leur initiative «Baisse d’impôts pour tous: redonner du pouvoir d’achat à la classe moyenne». Un texte simple pour une exigence qui l'est tout autant: une baisse de 12% de l'impôt sur le revenu et celui de la fortune pour tous et toutes. Difficile de faire plus efficace et équitable!
Un plan qui tombe à plat
Et pourtant! Le Conseil d'Etat vaudois a décidé de rejeter cet objet qu'il juge «excessif». L'Etat lui oppose un «Plan pouvoir d'achat» visant à réduire au total de 5% l’impôt sur le revenu et de 5% l’impôt sur la fortune d’ici à la fin de la législature. Très insuffisant aux yeux des organisations économiques qui ont décidé de maintenir cette initiative. La votation est prévue pour le courant de l'année prochaine.
Dans ce contexte, j'attends avec impatience les résultats du vote genevois de cette fin novembre. Son issue constituera sans nul doute un bon indicateur de la volonté légitime de la population à retrouver du pouvoir d'achat.