Le marché suisse est trop petit pour beaucoup d’entreprises cleantech. Elles doivent donc commercialiser leurs produits et leurs services hors de nos frontières. Quels sont les marchés potentiels ? Comment se posi-tionner face à la concurrence ? Et quelle sera l'importance du marché intérieur ?
La plate-forme de la Confédération „Cleantech Switzerland”, mise en place par l'Osec dans le cadre des mesures du programme de stabilisation, offre à ses visiteurs des informations notamment sur les marchés d'exportation ou les secteurs dans lesquels les entreprises cleantech peuvent prospecter. Cette plate-forme, opérationnelle depuis mai 2010, est organisée comme une association faîtière. Son but n'est pas de concur-rencer les entités existantes, mais de proposer des prestations complémentaires, dont ces dernières peuvent faire profiter les entreprises qu’elles représentent. Cleantech Switzerland propose aux petites et moyennes entreprises opérant dans le domaine des cleantech des informations, des prestations et des contacts dans le but de faciliter leur entrée sur les marchés mondiaux les plus prometteurs, tels que la Chine, l’Inde ou certains pays de l’UE. La volonté est de mettre les entreprises en relation avec des partenaires, des investisseurs et des autorités étrangères afin d’augmenter sensiblement le volume de leurs commandes.
Un portail Internet, doté d’une banque de données, est le principal outil de prospection mis à disposition, ainsi que des Business Scouts à l’étranger et des Senior Industry Advisors chargés d’identifier les projets cibles du secteur et d’en informer les entreprises. La plate-forme a récemment amélioré sa base de données, Cleantech Cube, afin d'augmenter la visibilité des entreprises cleantech suisses à l'étranger.
Le Cluster Cleantech Alps quant à lui se concentre sur le renforcement des filières à haute valeur ajoutée pour le tissu économique de Suisse occidentale. Les domaines d'expertise représentés sont, parmi d'autres, le photovoltaïque, la petite hydraulique, les réseaux intelligents et la filière du traitement de l'eau. Cette plate-forme est soutenue par la Conférence des chefs de départements de l'économie publique de Suisse occiden-tale (CDEP-SO) et les cantons, et son secrétariat opérationnel est situé chez CimARK à Sion.
Le directeur de Cleantech Alps, Eric Plan, a répondu a nos questions.
Quelles entreprises sont concernées par votre plate-forme ?
La vision de Cleantech Alps est assez proche de celle d'economiesuisse, c'est-à-dire que la plate-forme inclut des sociétés qui agissent dans le sens du développement durable sans être en soi des entreprises "cleantech" au sens stricte du terme. Un bon indicateur pour être recensé sur la plate-forme est le degré de changement de comportement que le produit ou service induit, ainsi que l'économie de ressources qui peut être obtenu. Pour les entreprises des secteurs de l'énergie ou des télécommunications, par exemple, ce n'est pas la société mère qui est affiliée à Cleantech Alps, mais la branche ou succursale active dans le secteur des énergies re-nouvelables.
Comment la plate-forme va-t-elle évoluer ?
C'est assez difficile à dire ! Le domaine des cleantech évolue extrêmement vite. De sept filières prioritaires au début, nous sommes passées à neuf actuellement, mais cela peut changer en fonction des tendances globales et des débouchés. Notre but est de rester à la pointe et de profiler l'innovation suisse. Actuellement, le domaine le plus en vogue est celui de l'efficience énergétique, alors que cela était moins le cas lors du lance-ment de la plate-forme.
Pouvez-vous nommer quelques exemples de soutien/d'entreprises affiliées dans le canton de Vaud ?
Nous comptons près de 80 entreprises vaudoises inscrites sur la plate-forme, elle sont donc nombreuses ! Et vous y trouverez aussi bien des noms connus que des sociétés actives dans des marchés de niche. Dans le domaine de l'écologie industrielle, il y a des entreprises telles que Quantis Sàrl, dans celui de l'éco-mobilité les bateaux solaires de Grove Boats SA, mais aussi des sociétés d'ingénierie comme CSD Ingénieurs SA et BG SA. Dans le domaine de la petite hydraulique, on trouve des entreprises comme Ofatec SA. La liste complète se trouve sur notre site.
Comment les entreprises peuvent-elles profiter de la plate-forme ?
Elles doivent tout d'abord définir clairement leur profil et cibler l'approche. Certaines sociétés mettent l'accent sur la promotion de l'image ou sur l'accès aux marchés extérieurs via Cleantech Switzerland, alors que d'autres sont essentiellement là pour développer leur réseau et profitent des communautés thématiques. Si une entreprise est affiliée à Cleantech Alps, elle peut obtenir des aides financières forfaitaires en Suisse et à l'étranger. Pour la participation à un événement tel que le Future Cleantech Forum à Genève, le montant est de 500 francs.
Christine Walter-Luz
(Pour LeJournal CVCI n° 30 - août 2012)
Economie durable / Circulaire / RSE / Mobilité
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