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Magasins de stations-service : oui à des ouvertures non-stop sur les grands axes

    
Le peuple suisse vote le 22 septembre pour permettre aux magasins de stations-service situés le long d'axes très fréquentés de rester ouverts 24h sur 24. Le nombre exact de commerces qui seraient concernés n'est pas connu, mais sur la base des chiffres aujourd'hui disponibles, il apparaît que cette modification toucherait une vingtaine de shops. Pour la plupart, ces magasins occupent déjà du personnel toute la nuit, au moins une partie de l'année.
Pays touristique et axe de transit nord-sud, la Suisse se doit d'offrir des services adaptés aux modes de vie de notre époque. Dans cette optique, la  modification de la Loi sur le travail (LTr), adoptée par les Chambres fédérales en décembre dernier et permettant aux shops de stations-service situés sur des axes très fréquentés d'ouvrir non-stop toute l'année, est une évolution logique. Suite à un référendum lancé par les syndicats, le peuple suisse est appelé à voter sur cet objet le 22 septembre prochain.
"Les magasins des stations-service qui sont situés sur les aires des autoroutes ou le long d’axes de circulation importants fortement fréquentés par les voyageurs et dont les marchandises et les prestations répondent principalement aux besoins des voyageurs peuvent occuper des travailleurs le dimanche et la nuit." Tel est, in extenso, la modification législative sur laquelle les citoyens doivent se prononcer. On l'a dit, un petit nombre de shops seulement sont concernés, sur plus de 1300 recensés dans toute la Suisse. Une vingtaine de ceux qui ouvrent déjà en continu sont situés sur des autoroutes, cinq dans l'agglomération zurichoise. La Suisse romande n'en compte pour l'heure qu'un seul, à Lully, sur l'autoroute A1 entre Payerne et Yverdon-les Bains. Les deux stations-service de Bursins ont quant à elles déposées une demande d'ouverture non-stop.
Concrètement, en cas de oui le 22 septembre, ces magasins pourraient ouvrir 24 heures sur 24, sept jours sur sept, sans demander d'autorisation spéciale pour le travail de nuit. Actuellement, ils ont déjà la possibilité légale d'occuper du personnel la nuit, mais uniquement pour la vente de carburants, l'exploitation d'un café et la fourniture d'une petite restauration chaude. Certains le font toute l'année, d'autres se limitent à la période estivale. Malgré la présence des employés, les shops doivent quant à eux fermer boutique à 1 heure du matin au plus tard, et jusqu'à 5 heures.
Dans les faits, cette fermeture oblige le personnel à bâcher l'assortiment en vente dans le magasin - alimentaire, cosmétique, etc. – car les commerces en question ne sont pas exploités dans des locaux séparés du comptoir où l'essence est encaissée. On peut en conclure que le changement prévu par la loi n'est de loin pas une révolution : les employés concernés travaillant déjà la nuit, il ne s'agit que de leur permettre de vendre ce qui est disponible dans les magasins. La critique des syndicats selon laquelle il s'agit d'une dégradation des conditions de travail est donc totalement infondée.
La CVCI se prononce résolument en faveur de cette extension des horaires d'ouverture de ces quelques stations-service. Avec la cherté du franc, notre secteur touristique, qui pèse pour 3 à 4 % dans le PIB de la Suisse, recevrait un coup de pouce bienvenu en termes d'image et d'accueil. Mais les avantages ne se limiteraient pas à ce seul secteur économique : un employé sur cinq travaille régulièrement la nuit en Suisse (hôpitaux, sécurité, hôtellerie, discothèques, imprimerie, presse…). Il s'agit là aussi de clients pour les shops ouverts la nuit. Philippe Gumy
(Pour LeJournal CVCI n° 41 - août 2013)