Il y a du progrès: pas loin de 100% des entreprises de plus de cent personnes respectent la loi sur l’égalité selon une analyse réalisée par l’Université de St-Gall à la demande de l'Union patronale suisse. Le monde de l'économie est conscient de la nécessité de parvenir à cet objectif.
Si les pancartes dénonçant les inégalités salariales entre hommes et femmes étaient encore très présentes lors de la grève féministe d'hier, nous pouvons nous réjouir de les voir significativement diminuer en Suisse. Le Centre de compétence de la diversité et de l'inclusion (CCDI) de l’Université de Saint-Gall a démontré, dans une enquête diffusée mardi, que plus de 99,3% des entreprises de cent personnes et plus respectaient l'égalité salariale en Suisse. C’est une bonne nouvelle, en sachant qu’une différence de salaire inexpliquée de 3,3% en moyenne demeure. Ces résultats montrent en effet que les pratiques discriminatoires dans ce domaine sont rarissimes dans les structures de plus de 100 personnes. Il s'agit de la plus grande récolte de données réalisée à ce jour dans ce domaine. Depuis la révision de la loi sur l’égalité, les sociétés concernées ont en effet l’obligation de se soumettre tous les quatre ans à une analyse de l’égalité salariale.
Cette démarche a permis de réunir les résultats de 615 entreprises en tout employant près de 550 000 personnes. Elle démontre que les exigences de la Confédération sont respectées dans la grande majorité des cas, tous secteurs économiques et toutes régions confondus (voir communiqué ci-après).
Ces résultats mettent à mal les chiffres de l’enquête suisse sur la structure des salaires de l’Office fédéral de la statistique (OFS) du 22 novembre dernier, qui affirmait que les femmes gagnaient en moyenne 18% de moins que leurs collègues masculins dans l’économie générale, soit à peine 1% de mieux entre 2020 et 2022. Les données très encourageantes fournies par le CCDI méritent également d’être prises en considération dans le débat politique. Elles n’intègrent pas les entreprises de plus petites tailles, mais montrent bien une évolution positive qui devrait bientôt se refléter dans l’ensemble du tissu économique.
Il faut s'attaquer aux causes
Il est clair que les chiffres publiés ne doivent pas inciter l'économie à relâcher ses efforts pour réduire les différences salariales liées au genre. Il convient de s'attaquer aux causes, comme les parcours professionnels discontinus qui sont bien plus répandus chez les femmes. Assurer des conditions-cadres leur permettant de participer de la même façon à la vie active que les hommes se révèle, dans ce sens, un impératif.
L’égalité salariale peut devenir très bientôt une réalité, les chiffres en attestent. Dans un marché du travail qui s’assèche, notamment en raison du départ massif à la retraite des baby-boomers, chacun a clairement sa place et mérite un traitement égal. Nos entreprises ont non seulement besoin des femmes, mais réellement tout à gagner à valoriser leur apport pour se développer. L’économie s’engage d’ailleurs pour davantage de places d’accueil, de même que pour l’aménagement des horaires de travail. Des incitations fiscales permettraient certainement de renforcer ce mouvement. Autant d’axes sur lesquels nous travaillons constructivement.