Communiqué de presse - L’économie vaudoise se montre résistante face aux incertitudes planant sur l’économie mondiale. Les dernières prévisions publiées par la Commission Conjoncture vaudoise, un partenariat entre l’État de Vaud, la CVCI, la BCV et les principales associations de branches du canton, sont en ligne avec les précédentes, avec un produit intérieur brut (PIB) attendu en hausse de 1,4% cette année et de 1,3% l’an prochain. Certes, la croissance du canton ralentit – elle s’inscrivait à 2,4% en 2022 –, mais la conjoncture reste solide grâce à la demande domestique. Le degré d’incertitude est élevé, compte tenu notamment des tensions géopolitiques, des craintes sur l’économie chinoise ou du risque de déficit d'énergie cet hiver.
Si l’économie vaudoise peut s’appuyer sur un marché de l’emploi solide et un moral des entrepreneurs globalement bon, elle ne pourra pas compter sur une reprise rapide de l’économie mondiale: les dernières prévisions du Fonds monétaire international vont dans le sens d’un ralentissement de la croissance de cette dernière, de 3,5% en 2022 à 3,0% en 2023 et 2,9% en 2024. La croissance reste faible dans la zone euro, elle ralentit aux États-Unis, tandis que les problèmes sur le marché immobilier freinent l’activité en Chine. Quant à l’inflation, elle recule progressivement en direction des cibles des banques centrales, notamment grâce à la baisse des prix de l’énergie: en rythme annuel, les dernières données indiquent un renchérissement de 3,7% aux États-Unis (août) ou de 4,3% dans la zone euro (septembre).
En Suisse, l’inflation est repassée sous la barre de 2% en juin et s’est inscrite à 1,7% en septembre en rythme annuel. Pour l’ensemble du pays, après une hausse du PIB de 2,4% l’an dernier, le Secrétariat d’État à l’économie attend une croissance de 1,3% cette année et de 1,2% l’an prochain. Les perspectives pour le canton (+1,4% en 2023 et +1,3% en 2024) sont donc similaires. À l’exception d’un fléchissement dans les services, les indicateurs de la Commission Conjoncture vaudoise sont stables ou en amélioration, notamment dans l’industrie ou l’hôtellerie-restauration qui sont confrontées aux effets de l’inflation et de la faiblesse de la conjoncture mondiale sur la demande étrangère. La marche des affaires est aussi solide dans la construction ou le commerce de détail.
Le degré d’incertitude demeure cependant élevé et les freins à la reprise sont nombreux. Malgré le recul de l’inflation, un assouplissement des politiques monétaires par les banques centrales n’est pas encore à l’ordre du jour. Les tensions géopolitiques restent fortes, la conjoncture est fragile dans la zone euro, le principal partenaire commercial de la Suisse, tandis que le risque que le ralentissement de l’économie chinoise soit plus prononcé que prévu existe. En outre, s’il ne s’est pas concrétisé l’hiver dernier, le risque de pénurie d’énergie reste présent pour cet hiver. En ce qui concerne la Suisse, d’autres facteurs d’incertitude résident notamment dans l’évolution du cours du franc ou des relations avec l’Union européenne.
Au niveau des branches, le commerce devrait afficher une forte croissance (plus de 2%) cette année et l’an prochain. Les services aux entreprises et les activités immobilières pourraient, pour leur part, connaître une croissance modérée (de 0,5% à 2%) en 2023 comme en 2024. Une croissance forte est attendue cette année dans les transports et communications, ainsi que dans l’hôtellerie-restauration, reflétant un rattrapage après un effondrement de l’activité en 2020; l’an prochain, un repli modéré (entre ‑0,5% et ‑2%) est possible dans ces branches.
Les services publics et parapublics pourraient connaître une croissance modérée en 2023, puis une stagnation (évolution entre ‑0,5% et +0,5%) en 2024. Une stagnation cette année et un repli modéré l’an prochain se dessinent pour l’industrie des machines et l’horlogerie. À l’inverse, dans la construction, la valeur ajoutée pourrait connaître un fort repli (plus de ‑2%) en 2023, avant de croître de manière modérée en 2024. Pour les services financiers, un repli modéré cette année devrait précéder une croissance modérée l’an prochain. Dans la chimie-pharma, un repli modéré est attendu en 2023, avant une croissance forte en 2024.
Quatre publications par an
Le PIB est un indicateur essentiel pour évaluer le dynamisme d’une économie. Le PIB vaudois et les prévisions sont calculés par les économistes Claudio Sfreddo (chef de projet depuis 2008) et Giuliano Bianchi de l’Institut QUANTITAS pour l'analyse et la prévision économiques de la HES-SO. Les taux de croissance suisse et vaudois contenus dans ce communiqué sont corrigés des effets des grandes manifestations sportives internationales.
Le PIB vaudois et les prévisions sont publiés quatre fois par an (prochaine parution: janvier 2024). Responsables de l’économie privée et décideurs politiques disposent ainsi en tout temps de données et de prévisions à jour, afin de pouvoir mieux préparer leurs décisions et piloter leurs projets.
Contacts:
BCV, Observatoire BCV de l’économie vaudoise:
Jean-Pascal Baechler, conseiller économique
021 212 22 51, jean-pascal.baechler@bcv.ch
État de Vaud, Service de la promotion de l'économie et de l'innovation (SPEI):
Raphaël Conz, chef de service
021 316 58 23, raphael.conz@vd.ch
État de Vaud, Statistique Vaud (StatVD):
Claudio Bologna, chef de projet - Section registre
021 316 29 51, claudio.bologna@vd.ch
Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CVCI):
Patrick Zurn, responsable économique
021 613 36 83, patrick.zurn@cvci.ch
Pour la méthodologie:
Claudio Sfreddo
021 785 14 58, info@quantitas.ch