Interdiction, ils n’ont que ce mot à la bouche. La population de la ville de Genève se prononcera prochainement sur la suppression de la publicité commerciale dans les rues. Dans le canton de Vaud, l'affichage public est attaqué, à l’usure, par la gauche. Une telle restriction de la liberté économique est contreproductive.
Les affiches publicitaires vont-elles disparaître à terme des murs de nos cités? Les habitants de Genève vont se prononcer sur cette question le 12 mars prochain. Si le oui l'emporte, les pubs disparaîtront dès 2025, à l'exception de l'affichage culturel, sportif ou éducatif, et du parrainage. Les partisans de l'interdiction fustigent notamment la promotion de produits nocifs pour l'environnement ou d'images sexistes. Les opposants dénoncent un texte qui affecterait avant tout les entreprises locales, ainsi que la liberté économique en général.
Cette problématique a traversé la Versoix, puisque le Grand Conseil vaudois est sur le point de débattre d'une motion d'un élu Vert qui entend redonner aux communes leurs compétences en matière d’affichage. Ces dernières sont obligées par une loi cantonale de mettre à disposition des emplacements pour l’affichage commercial. Par son intervention, le parlementaire souhaite rendre aux municipalités leur autonomie et leur permettre de débattre d’une suppression de la publicité. Le motionnaire dénonce les «inconvénients qui peuvent découler de l’affichage public commercial dans une ville – notamment en termes esthétiques et de tranquillité publique».
Liberté économique entravée
Ce débat va bien au-delà de considérations esthétiques! Car de quoi parle-t-on, dans le fond? Tout bonnement d'une restriction de la liberté économique, laquelle contribue largement à la prospérité de notre pays. Sans parler d'une restriction à la liberté d'information. Personne n'oblige les passants à regarder ces pubs, pas plus qu'à acheter les produits dont elles vantent les vertus. Prétendre que la publicité pousse à une surconsommation effrénée et cause des dégâts à l’environnement ou à la santé est pour le moins osé. En y regardant de plus près, on constate même que ces affiches font aussi souvent la promotion d'une consommation plus responsable, qui est dans l'air du temps.
Une telle interdiction nuirait clairement aux artisans et aux entrepreneurs locaux. Quant aux grands groupes, ils se tourneraient davantage vers la publicité numérique qui accroîtrait les bénéfices des géants du Web au détriment des caisses de nos collectivités. Doit-on rappeler que ces pubs rapportent des revenus aux municipalités, qui se comptent par millions de francs? Le Conseil communal de Lausanne a d'ailleurs décidé l'automne dernier de ne pas limiter la publicité sur le domaine public, notamment parce que cela priverait la Ville de 3 millions de francs de rentrées. On peut enfin s'interroger sur l’inégalité de traitement que constituerait l'autorisation du seul affichage commercial à des buts culturels, éducatifs ou événementiels.
En ces temps économiquement incertains, ce n'est vraiment pas le moment d'interdire ou de restreindre l'affichage commercial sur l'espace public…itaire.